Rédaction
15 janvier 2001

La Télévision publique tchèque CT a émis normalement dimanche mais, rappel de la crise qui la secoue depuis plus de trois semaines, les journalistes ont répété, en sous-titre, à intervalles réguliers, leurs exigences. Les contestataires réclament le départ des membres du directoire de la CT nommé par Jiri Hodac, son éphémère directeur général démissionnaire trois semaines après sa désignation, qualifiée de "politique". Vendredi, ils ont lancé un ultimatum afin d'obtenir également le départ en particulier de la nouvelle directrice de l'information, Jana Bobosikova, et du directeur financier, Jindrich Beznoska. Mme Bobosikova a refusé de se plier à l'ultimatum qui a expiré à la mi-journée samedi. Invoquant la légalité de sa désignation, elle a maintenu les ordres de licenciements de plusieurs dizaines de contestataires. Le conflit peut durer encore des semaines, a affirmé à l'AFP le dirigeant des syndicats de la télévision, Antonin Dekoj. Si les deux parties ne réussissent pas à s'entendre, "nous serons obligés d'attendre l'adoption définitive de la nouvelle loi sur la CT, et cela peut durer une semaine, quinze jours ou deux mois", a-t-il dit. Dans la nuit de vendredi à samedi, la chambre des députés a voté une nouvelle loi sur la Télévision publique et décidé la dissolution du Conseil de la CT. Cet organe, le seul habilité jusque là à désigner le directeur général de la Télévision publique, était contrôlé de fait par les deux plus importantes formations du pays, le Parti démocratique civique (ODS, droite) du chef de la chambre basse, et le Parti social démocrate (CSSD) du Premier ministre Milos Zeman. Selon la nouvelle loi, le Conseil sera élargi pour représenter plus fidèlement la palette de la société tchèque et être dépolitisé. Pour être appliquée, cette loi devra passer mercredi devant le Sénat avant d'être soumise à la signature du président Vaclav Havel.

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