Alcatel
 

Rédaction
24 janvier 2001

Le groupe français d'équipement de télécommunications Alcatel s'est refusé à tout commentaire, après l'annonce par la Turquie de l'annulation d'un contrat pour la construction d'un satellite espion, en représailles à la reconnaissance par la France du génocide arménien de 1915. "Nous ne faisons aucun commentaire", a déclaré à l'AFP un porte-parole d'Alcatel. Le ministre turc de la Défense Sabahattin Cakmanoglu a indiqué mardi qu'Ankara avait décidé d'annuler l'appel d'offres pour la construction d'un satellite espion remporté l'an dernier par Alcatel, à l'issue duquel un contrat préliminaire de quelque 200 millions de dollars avait été signé. Alcatel, qui s'était trouvé en concurrence pour ce marché avec une firme israélienne, n'avait jamais confirmé officiellement l'obtention de ce contrat. La décision d'Ankara constitue la première sanction concrète contre une entreprise française, depuis l'adoption définitive la semaine dernière par les députés français d'une loi reconnaissant comme un génocide les massacres et déportations d'Arméniens perpétrés de 1915 à 1917 sous l'Empire ottoman. Ces atrocités avaient fait 1,5 million de morts selon les Arméniens, entre 300.000 et 500.000 selon la Turquie. Le Pdg d'Alcatel Serge Tchuruk, né à Marseille en 1937, est lui-même le fils d'un couple d'exilés arméniens ayant fui la Turquie au début des années 20.

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