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Vendredi 29 Novembre 2002 à 00:00

La crise s'intensifie à la Rai

La crise s'est intensifiée mercredi à la tête de la radio-télévision publique italienne RAI, avec la démission d'un troisième membre du conseil d'administration en désaccord avec la direction.

Marco Staderini a envoyé une lettre de démission aux présidents de la Chambre des députés et du Sénat qui ont la tutelle du conseil d'administration de la RAI. "Je prends acte de l'impossibilité de poursuivre ce travail avec dignité", indique-t-il dans sa lettre citée par l'agence de presse italienne Ansa. Ce départ fait suite à la démission la semaine passée des deux représentants de l'opposition de centre-gauche au conseil d'administration de la RAI, également en désaccord avec la direction nommée par la majorité de droite.

M. Staderini, proche des petits partis centristes qui participent à la coalition au pouvoir, avait déjà menacé de partir après la démission de ses deux collègues. Il avait appelé le conseil d'administration à se "ressouder". "On ne peut faire comme si de rien n'était et laisser les choses en l'état", avait-il lancé. "Autrement, j'en tirerai toutes les conséquences". Dans sa lettre de démission, M. Staderini souligne avoir demandé aux présidents des deux chambres italiennes de "faire la clarté sur une situation confuse, notamment sur le plan juridique".

L'organe de direction de la télévision publique est normalement composé de cinq membres. Deux postes sont par usage nommés sur avis de l'opposition tandis que trois sont "sous influence" de la majorité au pouvoir dont celui du président de la RAI. Après la démission des deux représentants proches de la gauche, le conseil d'administration avait continué à se réunir avec seulement deux membres (sans M. Staderini) dont le président en exercice Antonio Baldassarre. L'organe de direction de la RAI avait continué à prendre des décisions importantes, en procédant notamment à des nominations.

M. Staderini a contesté cette attitude dans sa lettre de démission. Au sein de la RAI, on confirme que le conseil d'administration peut continuer à fonctionner normalement. Il incombe aux présidents des deux chambres de procéder aux remplacements des deux premiers conseillers démissionnaires, indique-t-on. En attendant ces deux nominations, le départ de M. Staderini sera gelé. Sa démission ne sera acceptée qu'une fois les deux premiers membres remplacés, explique-t-on à la RAI.

Toutefois, les présidents des chambres peuvent aussi "inviter" M. Baldassarre et Albertoni à démissionner, reconnaît-on. C'est ce que réclament les membres de l'opposition. Piero Fassino, secrétaire général du principal parti de gauche, Démocrates de gauche (DS), a estimé que "Baldassarre et Albertoni ne peuvent pas continuer à diriger la RAI comme un fortin assiégé". Le numéro deux du gouvernement Gianfranco Fini a indiqué que le gouvernement n'avait pas l'intention d'intervenir dans cette affaire et qu'il incombait aux présidents des deux chambres "de prendre les décisions qui leur sembleront opportunes".

Le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, actionnaire de contrôle de Mediaset, premier groupe de télévision privé du pays, a toujours fait son possible pour donner l'impression de ne pas s'immiscer dans le dossier.
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