Medias / Presse
 

Rédaction
14 octobre 2005

Le Conseil de la concurrence a émis un avis globalement favorable sur le rachat du Pôle ouest de la Socpresse par Ouest-France, sous réserve de quelques ajustements concernant notamment la régie publicitaire et la télévision Nantes-7, selon des sources proches du dossier. Le rapport -confidentiel- remis mardi par le Conseil au ministre de l'Economie, Thierry Breton, ne remet pas en cause la création d'une régie publicitaire unique souhaitée par Ouest-France, ont indiqué ces sources jeudi à l'AFP. Pour réduire le risque de monopole, cette régie devrait toutefois organiser ses activités en entités spécifiques à chaque type de médias, séparant PQR, télévision et presse gratuite. Ouest-France devra aussi s'engager à n'imposer aux annonceurs aucun couplage obligatoire entre médias ou entre titres, selon les mêmes sources. Le Conseil de la concurrence souhaite par ailleurs que Ouest-France réduise sa participation au capital de la télévision hertzienne locale Nantes-7, actuellement contrôlée à 49% par le quotidien Presse-Océan, l'un des trois titres du pôle ouest de la Socpresse. En revanche, toujours selon les mêmes sources, il n'imposerait pas au quotidien rennais de descendre en dessous de la minorité de blocage de 34%. Interrogés par l'AFP, ni le Conseil de la concurrence ni la direction d'Ouest-France n'ont souhaité s'exprimer sur ce rapport. La direction de la Socpresse n'était pas joignable jeudi après-midi. Le Pdg d'Ouest-France, François-Régis Hutin, a toutefois indiqué à l'AFP que le quotidien rennais était prêt à accepter une montée de son rival Le Télégramme dans le capital de Nantes-7 si le ministre de l'Economie, qui a quatre semaines pour se prononcer, donnait son feu vert au rachat du Pôle ouest. Le directeur de l'information et administrateur du Télégramme, Hubert Coudurier, a déclaré la semaine dernière que le quotidien de Morlaix revendiquait, au nom du pluralisme de l'information, une minorité de blocage de 34% dans la télévision nantaise, dont il détient actuellement 14%. La possibilité de voir Ouest-France contrôler l'essentiel de l'information --et des ressources publicitaires-- dans les Pays de la Loire, et notamment la région nantaise où le quotidien rennais est déjà fortement présent, a provoqué une certaine inquiétude parmi certains autres médias locaux. En revanche, le passage du Pôle ouest dans le giron d'Ouest-France a reçu le soutien des CE et de la plupart des syndicats des trois titres concernés (Presse Océan, Le Courrier de l'Ouest à Angers et le Maine Libre au Mans) ainsi que de plusieurs élus locaux, qui redoutent les conséquences sociales d'un éventuel abandon du projet. Le Pôle ouest a enregistré en 2004 des pertes de plus de 7 millions d'euros, dont près de 6 millions pour Presse-Océan qui serait menacé de dépôt de bilan faute de repreneur.

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