Politique
 

Rédaction
18 janvier 2008 à 02h00  
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Le PDG de France Télévisions Patrick de Carolis demande dans le Monde que la fin de la publicité sur ses antennes soit compensée par un financement "pérenne", le maintien du périmètre et de l'indépendance éditoriale pour continuer à rassembler une "large audience". "La mort de l'audimat ne saurait être la fin de l'audience", met en garde le PDG du groupe public dans une tribune publiée dans Le Monde daté de vendredi.La suppression de la publicité "peut devenir une levier efficace pour accélérer et accentuer notre stratégie de différenciation éditoriale. Mais à condition que soient garantis notre indépendance éditoriale, notre périmètre actuel et un financement pérenne et dynamique", écrit-il. Ces garanties "doivent s'inscrire dans la durée", insiste-t-il. Il demande la "compensation intégrale, et de façon dynamique", des pertes liées à la fin de la publicité (800 millions d'euros) et le financement des programmes qui remplaceront les écrans publicitaires. "L'excellence culturelle a un coût", explique M. de Carolis, soulignant qu'une nouvelle d'une heure de Maupassant (adapté à la télévision pour France 2 l'année dernière) coûtait 1,2 million d'euros, quand un "épisode d'une série étrangère à succès revient à 80.000 euros". Pour le PDG du groupe public, "il ne peut être question de proposer au téléspectateur de demain la télé d'hier", car "la France a cessé depuis longtemps de se rêver en noir et blanc". Il juge "indispensable de pouvoir continuer à rassembler l'audience la plus large" car "rien ne serait pire qu'une télévision publique qui déciderait de ne s'adresser qu'à une petite élite déjà saturée de références et qui abandonnerait le reste des téléspectateurs à la télévision commerciale". France Télévisions doit pour cela "pouvoir continuer à programmer tous les genres: fiction, cinéma, documentaires, programmes jeunesse, magazines", etc, et conserver la "pluralité" de ses cinq chaînes (France 2, France 3, France 4, France 5 et les chaînes de RFO), poursuit son PDG qui cite en exemple les huit chaînes de la BBC.

2 commentaires

D
Dub - Il y a 17 ans
La taxe spéciale sur les appareils multimédias proposée par Nicolas S. ne couvrira que partiellement la différence ( 200 à 250 M€ sur les 800 M€ qu'amène la pub) et fâchera tout le monde (clients et vendeurs). Ce système développera l'achat à l'étranger via Internet. Sans compter que Radio France sera à la même enseigne et devra puiser dans la même cagnotte. C’est ce qu’on appelle une fausse bonne idée, quand on n’a pas une solution de rechange à proposer. La BBC en Angleterre est entièrement financer par le budget de l’état qui lui se refinance par l’impôt et la taxe TV (plus élevée qu’en France).
Mais le but de cette opération n’est plus ni moins qu’un renvoi d’ascenseur vers l’agence de voyage des vacances du président qui a tout à gagner dans cette histoire. Dans certains pays on appelle cela de la corruption active si le montant des petits cadeaux dépasse une certaine limite.
Quand un ministre paye un loyer au quart des prix du marché il est viré sur le champ, quand le président se fait entretenir par un chef d’entreprise il se pavane devant les micros et les caméras; deux poids deux mesures. Mais cela ne nous concerne pas…du moins pas encore.
P
Pal Secam - Il y a 17 ans
Entièrement d'accord.
C'est limite effrayant. D'ailleurs, il suffit de voir la gène des ministres concernés. Je suis sûr qu'ils ont appris ça en même temps que tout le monde et on leur demande ensuite de se démerder et de trouver des solutions... et les solutions sont vite trouvées : allez, on taxe !

Quoi qu'il en soit, cette mesure viendra encore un peu plus grignoter le pouvoir d'achat des consommateurs, pas l'augmenter... C'est pourtant "ce qu'il avait dit qu'il ferait, croix de bois croix de fer si je ment je vais en enfer".
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