Russie
 

Poutine visite le nouveau cosmodrome russe et regrette les retards

Emmanuel LANGLOIS
10 septembre 2019 à 23h50

Vostotchny, en Extrême-Orient, appelant à accélérer les travaux pour terminer ce chantier touché par d'importants scandales de corruption.

Le président russe a visité le cosmodrome, d'où la première fusée est partie en avril 2017, en compagnie notamment du chef de l'agence spatiale Roskosmos, Dmitri Rogozine.

"J'attends une attitude plus responsable de votre part et un rythme dynamique dans l'organisation du travail", a-t-il notamment dit à Dmitri Rogozine, d'après des propos retransmis à la télévision.

"Cinq lancements ont déjà eu lieu ici. Maintenant, les capacités de Vostotchny peuvent et doivent être augmentées plus sérieusement", a-t-il encore déclaré au cours de sa visite, cité par l'agence de presse publique Ria Novosti.

Tout en encouragent "une baisse des coûts", Vladimir Poutine a également dit vouloir "une longueur d'avance" pour que la Russie conserve "ses positions de leader solide" dans le domaine spatial.

Située dans la région de l'Amour (Extrême-Orient), le cosmodrome de Vostotchny est appelée à terme à remplacer celui de Baïkonour, datant de l'époque soviétique et que Moscou loue au Kazakhstan depuis la chute de l'URSS en 1991.

Mais depuis son lancement, le chantier a été ralenti par d'innombrables retards et des scandales de corruption. Quatre responsables d'une entreprise impliquée dans le projet ont notamment été condamnés en 2018 à de lourdes peines pour des détournements de fonds.

Sur place, deux chantiers sont en cours: la construction d'un second pas de tir prévu pour les lanceurs lourds Angara et l'achèvement de la première aire de lancement, inaugurée en 2016, pour les fusées de nouvelle génération "Soyouz 2".

Redresser le secteur spatial constitue une question de prestige pour le Kremlin, symbolisant sa fierté retrouvée, mais le pays a été confronté à de nombreux échecs ces dernières années, dont celui d'un lancement habité fin 2018 qui n'a heureusement pas fait de victime.

Malgré la concurrence de nouvelles entreprises privées, la Russie reste le seul pays en mesure de transporter des humains vers la station spatiale internationale (ISS).

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