Un centre de contrôle dédié à l'ATV (Automated Transport Vehicle), dont le premier exemplaire sera mis en orbite dimanche par une fusée Ariane, contrôlera à partir du Centre national d'études spatiales (Cnes) de Toulouse (sud-ouest de la France) ce "cargo" chargé de ravitailler l'ISS. Ce centre "ATV-CC" (Automated Transfer Vehicle - Control Center) prendra en charge le "camion de l'espace" européen 100 minutes après son lancement du centre spatial guyanais de Kourou (Guyane) jusqu'à la fin de sa mission et sa rentrée dans l'atmosphère. Géré 24 heures sur 24 par quelque 130 personnes, il est le centre nerveux d'un réseau qui fait entrer en jeu simultanément trois centres de contrôle principaux - américain à Houston (Texas), russe à Moscou et européen à Toulouse - ainsi que les astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) et les satellites américain TDRS et européen Artémis pour les communications. L'Agence spatiale européenne (Esa) a confié au Cnes la réalisation et les opérations du Centre de contrôle ATV, d'une surface de 700 m2 et d'un coût de 60 millions d'euros, d'où partiront tous les ordres de marche pour le cargo. Le centre ATV-CC est composé d'une salle principale, où quelque 40 contrôleurs au sol, casques sur les oreilles et écrans d'ordinateurs devant les yeux, surveillent toutes les opérations dont la plus délicate, l'amarrage à l'ISS. Deux autres salles flanquent cette pièce : dans celle de gauche, une dizaine de spécialistes vérifient la trajectoire et l'attitude de l'ATV pendant ses trajets Terre-ISS et ISS-atmosphère terrestre en fin de mission, dans celle de gauche, des techniciens, spationautes... sont à l'écoute pour conseiller les responsables en cas de problème. "Au centre, résume Jean-Michel Bois (Esa, chef des opérations ATV), vous avez le poste de pilotage, à gauche le copilote, qui indique la route, et à droite le garagiste, pour réagir en cas de panne".