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Rédaction
21 juin 2004

Le ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian a vertement tancé l'industrie musicale, appelant à une baisse du prix des CD et des téléchargements sur internet, dans un entretien publié par Le Parisien lundi, jour de la Fête de la Musique. M. Devedjian doute également des effets bénéfiques d'une baisse de la TVA sur le disque, réclamée à cors et à cri par les professionnels du secteur. "Réclamer la baisse de la TVA sur le disque n'équivaut-il pas à mener une bataille désormais d'arrière garde?", s'interroge-t-il, estimant que "le CD est une technologie dépassée" et que "se battre pour lui paraît un combat perdu d'avance". Au passage, il relève que "lorsque la TVA est passée jadis de 33% à 18,6%, les prix payés par le consommateur, eux, n'ont baissé que de 8%". S'il considère que "la piraterie est un drame pour l'industrie musicale" et qu'il "faut la combattre", M. Devedjian "pense que la responsabilité des industriels est également engagée dans cette affaire". "J'ai mené une enquête pour savoir pourquoi les jeunes piratent", explique-t-il, "la réponse est limpide: les disques sont trop chers et certains titres ne sont plus disponibles que sur internet". M. Devedjian fustige l'attitude "des responsables du secteurs (qui) considèrent depuis des années qu'il est plus profitable pour eux de fabriquer des vedettes pour vendre des disques". Et de s'exclamer: "ça n'a strictement rien à voir avec l'internet et la piraterie!". "Voilà pourquoi je me pose la question: qui fait mal son métier dans cette affaire?", enchaîne-t-il. Evoquant le téléchargement légal et payant sur internet, le ministre de l'Industrie "constate que les prix de vente en ligne sont encore trop élevés" puisqu'ils atteignent pratiquement ceux d'un CD. "Le gouvernement français est bien décidé à favoriser la concurrence", souligne-t-il, notant que "l'industrie du disque est trop concentrée entre les mains de quelques multinationales". Il promet que l'Etat utilisera les "moyens d'investigation" dont il dispose "pour vérifier que le marché fonctionne loyalement". Le marché phonographique français a reculé de 10% l'an dernier et de 20% au cours du premier trimestre. Les éditeurs phonographiques imputent ce recul principalement au téléchargement illégal.

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