Irak
 

Rédaction
22 août 2004 à 01h00

Des recherches tous azimuts se poursuivaient dimanche en Irak pour tenter de retrouver deux journalistes français et un italien dont les médias craignent qu'ils n'aient été enlevés. Christian Chesnot (pigiste pour Radio France) et Georges Malbrunot (envoyé spécial du Figaro) devaient quitter ensemble Bagdad tôt vendredi matin pour se rendre à Najaf (centre) et depuis, leurs employeurs ont perdu tout contact avec eux. De son côté, le reporter italien Enzo Baldonide, de l'hebdomadaire Diario, a été porté disparu en Irak jeudi et peut-être enlevé selon sa rédaction. "On écarte de moins en moins l'hypothèse d'un enlèvement, sauf qu'il n'y a toujours pas de revendication ni de demande de rançon", a déclaré de son côté à l'AFP le rédacteur en chef adjoint du service étranger du Figaro, Jean-Louis Validire. Le directeur de France Info, dont Radio France est la maison mère, Michel Polacco, a affirmé avoir "sollicité les autorités françaises pour qu'elles interviennent aussi bien auprès des autorités américaines, britanniques et irakiennes, qu'auprès du CICR (Comité international de la Croix Rouge)". Un membre de la rédaction de Diario, Gianni Barbaceto, a déclaré à l'AFP que son hebdomadaire allait désormais "ouvrir des canaux officiels" pour tenter de retrouver le journaliste italien. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré dimanche que "les recherches (des deux Français) se poursuivent dans toutes les directions". En cas "d'enlèvement, (il faut) qu'on positionne bien ces journalistes, qu'on rappelle qu'ils sont français et qu'ils ne sont pas seuls, qu'il y a derrière eux des entreprises de presse et la France", a affirmé M. Polacco. "Le Quai d'Orsay pense qu'il y a une possibilité qu'ils soient dans les hôpitaux", a relevé Jean-Louis Validire. "Ils sont (aussi) en train de se mettre sur la piste du +fixeur+ (assistant) de Georges qui est un Arménien chrétien qui aurait pu être avec eux. J'essaye de voir quel type de voiture ils pouvaient avoir". "La dernière fois qu'on a eu Christian Chesnot au téléphone c'était vendredi à 07H00", a souligné de son côté Catherine Laurence, rédactrice en chef à France Info. "Il nous a dit: +Je pars à Najaf, j'en ai pour quatre heures+". Peu après, le Figaro a tenté de joindre Georges Malbrunot, mais il n'a plus répondu. "Je l'ai eu jeudi soir au téléphone, quand il a envoyé son article. On devait se reparler vendredi matin", a précisé M. Validire. "J'ai dû téléphoner vendredi à 09H15: à cette heure-là, ils pouvaient très bien avoir eu des ennuis sur la route de Najaf". M. Polacco a relevé que Christian Chesnot "avait l'intention d'essayer d'obtenir une interview (du chef radical chiite Moqtada) Sadr". A-t-il approché des miliciens ? "C'est une possibilité", a répondu le directeur de France Info. A Najaf, où de violents affrontements armés se déroulaient dimanche, personne n'a vu les journalistes. "On n'a pas vu de trace de Chesnot ni de Malbrunot dans les deux petits hôtels de Najaf où se retrouvent les journalistes", a affirmé M. Polacco. "Il n'est pas du tout sûr qu'ils soient arrivés à Najaf", a-t-il ajouté, en faisant valoir que "de nombreux confrères sont allés à Najaf et en sont revenus et aucun ne les a vus". "Ont-ils eu un problème à la sortie de Bagdad ou sur la route entre Bagdad et Najaf ?", s'est-il interrogé. Le bureau de Moqtada Sadr à Bagdad a affirmé samedi être en contact avec les ravisseurs d'un autre journaliste, l'Américain Micah Garen, enlevé le 14 août dans le sud de l'Irak, assurant que ce dernier pourrait être relâché dans deux jours. L'organisation de défense des journalises Reporters sans frontières (RSF) s'est déclaré dimanche inquiète du sort de ces quatre journalistes occidentaux et "alarmée par la multiplication des enlèvements de journalistes" en Irak.

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