Rédaction
26 juin 2006

Le gouvernement chinois veut renforcer la censure de la couverture des épidémies, accidents industriels ou catastrophes naturelles, avec l'introduction d'amendes pour les médias trop audacieux, a rapporté lundi la presse locale. Selon une disposition d'un projet de loi sur les situations de crise examiné actuellement par le parlement chinois (Assemblée nationale populaire, ANP), les médias seront passibles d'une amende comprise entre 50.000 à 100.000 yuans (de 6.250 à 12.500 dollars), s'ils informent "de la gestion des urgences et de leur développement ou s'ils donnent de fausses informations", indique les Nouvelles de Pékin. Le projet de loi ne précise pas si les médias étrangers pourraient être aussi visés. La responsabilité de donner les informations reviendra aux gouvernements locaux, ajoute le texte cité par le journal, sauf si "cela met en danger la gestion des mesures d'urgence". Dans ce cas, le gouvernement central serait le seul responsable pour la diffusion des informations. "La décision d'introduire une telle loi a été prise en mai 2003, durant l'épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), lorsque l'inexpérience du gouvernement à faire face à la situation de crise émergente avait conduit à l'un des plus graves risques sanitaires en Chine", indique de son côté l'agence Chine Nouvelle Ironie de l'histoire, cette loi ne pourra que renforcer la tentation des autorités d'étouffer les affaires, comme en 2003. A l'époque de l'épidémie du SRAS, qui avait fait 800 morts dans le monde, dont 349 en Chine, il avait fallu attendre plusieurs mois pour que les médias étrangers relaient les déclarations depuis Pékin du professeur chinois Jiang Yanyong, dénonçant la propagation de la maladie. Ce projet de loi est une nouvelle illustration de la volonté du régime communiste chinois de renforcer son contrôle sur les médias, alors que, depuis fin 2004, les mises au pas de la presse se sont multipliées.

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