Vincent Bolloré
 

Rédaction
5 juin 2007

La direction de Bolloré Média a confirmé lundi avoir refusé de publier dans le quotidien gratuit Matin Plus, qu'elle détient majoritairement, un article sur les déboires de musiciens roms avec la police de Roissy, estimant que celui-ci était "extrêmement désagréable pour la France". La non parution de cet article rédigé par la rédaction de l'hebdomadaire Courrier international, conformément aux accords en vigueur entre les deux titres, a été révélée par le chef du service Europe de l'Est de Courrier, Alexandre Lévy, sur son blog. Matin Plus est issu d'un partenariat entre le groupe Bolloré (à 70%) et Le Monde (à 30%). Plusieurs pages du quotidien sont réalisées par des journalistes du Monde et de Courrier International, filiale du Monde. Selon Alexandre Lévy, l'homme d'affaires Vincent Bolloré a refusé de publier cet article relatant les mésaventures de musiciens roms retenus pendant plusieurs heures par la police de Roissy. La raison de cette "petite censure, franche et décomplexée" est qu'on ne pouvait "pas parler de la sorte de la police française" selon M. Lévy. "Nous avons passé des accords avec le Monde et Courrier International qui prévoient que nous ne touchons jamais aux articles qu'ils nous transmettent. En revanche, nous pouvons décider de les passer ou de ne pas les passer", a déclaré à l'AFP Jean-Christophe Thiéry, directeur général de Bolloré Média. "C'est la première fois que nous avons utilisé ce droit", ajoute-t-il. "Nous avons une charte éditoriale prévoyant que nous faisons un journal neutre. Là, on avait un article qui était extrêmement désagréable pour la France parce qu'il comparait ce que faisaient ses fonctionnaires à ce qui se passait au temps de l'URSS", a-t-il expliqué. Pour M. Thiéry, le rédacteur en chef de Matin Plus Serge Nedjar "a pris la décision de ne pas passer l'article et cette décision a été évidemment confortée par Vincent Bolloré" et par lui-même.

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