Rédaction
13 août 2009

Les internautes du Maghreb et du Proche-Orient sont soumis à une forte censure gouvernementale, alors que ces mêmes gouvernements tentent de faire entrer leur pays dans l'ère numérique, révèle mercredi une étude conjointe de quatre universités anglo-saxonnes. "La censure sur internet s'est accentuée dans les pays de la région tant par son étendue que par sa profondeur. Les censeurs ont pour dénominateur commun la chasse aux contenus politiques", indique Helmi Noman, le coordinateur de l'étude réalisée par OpenNet Initiative (ONI), un projet commun aux universités de Toronto (Canada), Harvard (Etats-Unis), Cambridge et Oxford (Grande-Bretagne). Les chercheurs ont passé 18 pays de la région au crible. Ils en ont conclu que dans 14 d'entre eux, les autorités filtrent l'accès à internet. "Les gouvernements (de ces pays du Maghreb et du Proche-Orient) continuent à dissimuler le filtrage de contenus qu'ils considèrent comme politiquement sensibles. En revanche, ils ne font pas mystère du blocage systématique qu'ils pratiquent contre les sites de socialisation", ajoute M. Noman, chercheur à l'université Harvard (Massachusetts, nord-est). Dans leur chasse aux sorcières, les censeurs ont d'ailleurs recours à des logiciels de filtrage d'origine américaine, souligne l'étude. "Dans les médias du Proche-Orient et d'Afrique du Nord, la surveillance ciblée, l'autocensure et l'intimidation le disputent aux méthodes avancées de censure", analyse Ron Deibert, un des chercheurs associés à l'étude d'ONI et basé à Toronto, au Canada. Dans le rapport est cité l'exemple du Qatar, dont les autorités bloquent l'accès à des sites ayant trait à l'éducation à la santé. Toujours selon l'étude, la Syrie s'en prend au site de socialisation Facebook - qui revendique 250 millions d'utilisateurs à travers le monde. Et les Emirats Arabes Unis censurent, quant à eux, les sites israéliens. "Au Maghreb et au Proche-Orient la règle c'est le filtrage accru, l'exception c'est le déblocage", conclut M. Norman.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.