Antennes de téléphonie
 

Rédaction
16 septembre 2009

La demande d'une vingtaine de parents d'élèves de Lyon, qui avaient assigné l'opérateur de téléphonie mobile Bouygues Telecom pour "trouble du voisinage" afin qu'il démonte une antenne-relais installée près de l'école où sont scolarisés leurs enfants, a été rejetée mardi. Regroupés au sein du "Rassemblement pour des écoles sans pollution électromagnétique" (Respem), ces parents de l'école Gerson (5e arrondissement) réclamaient depuis plus de deux ans le démantèlement, voire le déplacement de cette antenne, située à 30 mètres de la cour de récréation, "au nom du principe de précaution". Dès le jugement connu, l'avocat des parents d'élèves, Me Franck Heurtrey, a annoncé qu'il ferait appel, estimant qu'il s'agissait d'une décision "triste". "Il n'y pas d'uniformité en France sur la jurisprudence: c'est un Far west juridique", a-t-il déploré. Dans ses conclusions, le tribunal de grande instance (TGI) de Lyon a estimé que le "trouble de voisinage" n'était pas avéré et qu'il n'y avait pas lieu d'appliquer le principe de précaution. "Selon la cour, les ondes émises par l'antenne-relais ne sont pas dangereuses. Pour elle, l'antenne est là depuis dix ans et depuis, il n'y a eu de dommages irréversibles sur la santé", a ajouté l'avocat. L'antenne, dissimulée dans une fausse cheminée, surplombe la cour de l'école située sur le toit de l'établissement, dans le quartier du Vieux-Lyon. "Ce dossier est unique pour trois raisons: la très grande proximité de l'antenne avec l'école, le fait que la population exposée soit essentiellement des enfants de 2 à 10 ans et enfin que l'antenne se situe quasiment à la même hauteur que la cour où jouent les enfants", avait souligné à l'audience Me Heurtrey. L'avocat de l'opérateur avait pour sa part plaidé l'incompétence de la chambre des urgences du TGI de Lyon. "Est-ce un vrai procès de l'angoisse ou sommes-nous en train de faire un procès dévoyé contre les opérateurs de téléphonie mobile parce que c'est la mode ?", avait lancé Me Christophe Lapp. N'attendant pas le résultat du jugement, de nombreux parents avaient déjà décidé de retirer leurs enfants de l'école, où, selon le Respem, 80 étaient inscrits à cette rentrée contre 157 l'an dernier.

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