Rupert Murdoch
 

Rédaction
29 décembre 2003 à 01h00

Rupert Murdoch, patron du géant des médias News Corp, a reconnu que la prise de contrôle du bouquet satellitaire DirecTV vise notamment à renforcer la présence des chaînes de son groupe dans les offres payantes concurrentes aux Etats-Unis, dans un entretien publié par le New York Times. "Cela nous donne une marge de manoeuvre. Cela a une certaine signification de dire 'nous vous diffuserons si vous nous diffusez'", a déclaré le magnat australo-américain, dans un entretien publié six jours après la finalisation du rachat de DirecTV au groupe General Motors pour 6,6 milliards USD. Dans des propos rapportés au style indirect, le patron de News Corp précise que son souhait d'étendre aux Etats-Unis son influence sur le marché mondial de la télévision payante relevait en partie de la volonté de pouvoir faire pression dans ce pays sur des groupes comme Comcast --numéro un de la TV par câble--, Time Warner ou Cox Communications. Ces groupes sont à la fois câblo-opérateurs et fournisseurs de contenu, "ayant beaucoup investi dans des chaînes de télévision", rappelle le New York Times. Et Rupert Murdoch voit DirecTV comme une arme devant les inciter à réserver un bon accueil aux chaînes cinéma et câblées de News Corp (Fox News par exemple, ndlr) sur leurs offres payantes, au risque de subir des mesures de rétorsion pour leurs propres chaînes. DirecTV est le premier bouquet satellitaire des Etats-Unis avec environ 11 millions d'abonnés. Dans la télévision payante, il n'est devancé que par Comcast, avec ses 21 millions d'abonnés au câble. "Je suis confiant dans le fait que nous puissions atteindre les 15 millions d'abonnés", pour DirecTV, poursuit M. Murdoch. "Ce dont je rêve? 2O millions", lâche-t-il. Dans ce entretien, il se dit également deçu par les faibles audiences des nouvelles émissions du réseau hertzien Fox et admet même que "la division télévision hertzienne a méchamment trébuché" avec la deuxième version de l'émission de télé-réalité "Joe le millionnaire". Dans cette émission aujourd'hui arrêtée, plusieurs prétendantes devaient rivaliser pour attirer l'attention d'un soi-disant millionnaire, n'étant en réalité qu'un Américain moyen. Selon Rupert Murdoch, "ce fut une erreur" de tenter de rééditer le succès de la première émission. "Nous aurions simplement dû nous dire qu'il n'y avait aucun moyen que ça marche une deuxième fois, parce que c'était en quelque sorte truqué".

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