RFI
 

Rédaction
15 juillet 2005 à 01h00

La France a "souhaité" vendredi que Radio France Internationale "puisse exercer son métier" à Madagascar, d'où son correspondant a été expulsé, et en Côte d'Ivoire, où sa diffusion devait être suspendue dans la soirée. "Notre souhait c'est que tous les organes de presse, y compris bien sûr RFI, puissent exercer leur activité partout dans le monde", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, interrogé sur la situation de RFI à Madagascar et en Côte d'Ivoire. RFI a déploré le départ le 22 mai de son correspondant à Madagascar faute de renouvellement de son permis de séjour et de son autorisation de travail, dénonçant "une expulsion déguisée". Le président Jacques Chirac doit se rendre en visite officielle à Madagascar jeudi et vendredi prochains. En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, M. Mattéi a rappelé que le Conseil national ivoirien de la communication audiovisuelle (CNCA) avait "indiqué qu'il pourrait suspendre l'autorisation pour RFI d'émettre en modulation de fréquence (FM) à partir de ce soir". "Là aussi, il y a des contacts qui sont en cours entre RFI et les autorités ivoiriennes", a-t-il poursuivi. "On ne va pas interférer dans cette affaire mais nous souhaitons que RFI, comme les autres organes de presse, puisse exercer son métier". Le CNCA a annoncé qu'il suspendait la diffusion en modulation de fréquence de RFI à partir de vendredi à minuit en raison de son "traitement non professionnel" de l'actualité ivoirienne. Pour justifier sa décision, le Conseil national ivoirien de la communication audiovisuelle (CNCA, organe officiel de régulation)reproche à RFI la couverture de deux événements récents par "des sources non équilibrées". Le premier concerne la mort le 2 juillet du colonel ivoirien Bakassa Traoré, quelques jours après son interpellation par des militaires à la sortie d'un dîner à la résidence de l'ambassadeur de France à Abidjan. "Les journalistes de RFI se sont dispensés de recueillir les faits de la hiérarchie militaire ivoirienne avant de se livrer à des commentaires et interprétations tendancieux et désobligeants à l'encontre des autorités ivoiriennes", indique le communiqué. Le deuxième événement est relatif aux tueries début juin à Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, qui ont fait cent morts. Le CNCA reproche à RFI d'avoir fait état d'un rapport de l'Onu "qui incriminerait les autorités ivoiriennes". "L'Onuci a démenti l'existence de ce rapport (...) jusqu'à ce jour RFI n'a pas démenti ces informations dans ses éditions suivantes", affirme le texte. Par ailleurs, la "suspension des émissions ne sera levée que si la radio "s'engage à faire un démenti sur l'existence du rapport de l'Onu au moins cinq fois dès la reprise de ses émissions". RFI, dont les émissions ont été plusieurs fois coupées depuis la tentative de coup d'Etat de septembre 2002 contre le président Laurent Gbagbo, a fermé son bureau régional à Abidjan, depuis le meurtre par un policier le 20 octobre 2003 de son correspondant Jean Hélène. Le sergent Théodore Dago Séri avait été condamné pour ce meurtre par balle à 17 ans de prison.

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