Rédaction
19 avril 2001

Prise de contrôle de la télévision NTV, fermeture du quotidien Segodnia, changement d'équipe rédactionnelle à l'hebdomadaire Itogui: Media-Most, le groupe de médias d'opposition de Vladimir Goussinski se réduit comme une peau de chagrin. Il s'agissait, avant ces événements des derniers jours, du premier groupe russe de médias. Sa chute a été dénoncée par ses dirigeants comme une opération dirigée en coulisse par le pouvoir pour faire taire la principale voix de l'opposition au Kremlin. Son patron a été poursuivi dans son pays pour "escroquerie" et s'est exilé en Espagne. Il a échappé mercredi à l'extradition vers la Russie, la justice madrilène ayant décidé de rejeter la demande de Moscou. La banque Most avait fait également partie du groupe dirigé par Vladimir Goussinski mais, ébranlée par la crise financière de 1998, elle a été mise en faillite. C'est également à la suite d'une procédure judiciaire relative à son endettement à l'égard de Gazprom que Media-Most a perdu NTV au profit du géant gazier, dont le principal actionnaire est l'Etat. Pour Segodnia et Itogui, le ralliement du directeur de la maison d'édition Sem Dnieï, Dmitri Birioukov, détenteur de 25% des actions de celle-ci, au groupe Gazprom, qui en possède 25% plus une, a sonné le glas de ces deux publications. Il reste à Media-Most plusieurs radios, dont Echo de Moscou et Sport FM, et la maison d'édition Zakharov. A la pointe de la campagne de soutien à NTV, les journalistes d'Echo de Moscou s'interrogent publiquement ces derniers jours sur l'avenir de leur station, craignant que les difficultés financières de Media-Most ne compromettent à terme son indépendance.

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