ARD
 

Rédaction
31 août 2006

Depuis 15 ans, il présente, après 22 heures, le journal télévisé le plus regardé d'Allemagne mais jeudi soir, Ulrich Wickert, devenu au fil des années une institution du journalisme, souhaitera pour la dernière fois une "nuit réparatrice" à ses téléspectateurs. Son départ, prévu de longue date, semble le réjouir: "Je vais enfin être libre. Une nouvelle vie commence", s'enflamme Ulrich Wickert dans une interview au quotidien populaire Bild de mardi. Car depuis le 1er juillet 1991, toutes les soirées --ou presque-- du présentateur des "Tagesthemen" ("les thèmes d'actualité") sur la première chaîne publique ARD étaient consacrées à l'actualité allemande ou mondiale. "Je ne pouvais jamais aller au cinéma, à l'opéra ou au théâtre ou retrouver des amis", déplore ce journaliste de 63 ans, fin connaisseur de la France où il a longtemps vécu. La moitié des Allemands regrettent le départ du journaliste vedette qui allie humour, ironie et sérieux pour présenter son journal, selon un sondage de l'institut Forsa. "Les chanceliers et ministres viennent et s'en vont, l'Allemagne et le monde évoluent mais Ulrich Wickert est resté une roche prise dans une tempête de sable", dit de lui son ancien concurrent de la deuxième chaîne publique ZDF, Wolf von Lojewski. Le journaliste ne quitte pas complètement la télévision puisqu'il anime désormais sur ARD une nouvelle émission littéraire, "Les Livres de Wickert". Pour le premier numéro, diffusé mi-août, ce fils de diplomate né à Tokyo s'est longuement entretenu avec le Prix Nobel de littérature 1999, Günter Grass, qui vient de provoquer un scandale en révélant avoir été enrôlé à l'âge de 17 ansdans les Waffen-SS à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ancien correspondant puis directeur du bureau d'ARD à Paris, Ulrich Wickert est un grand connaisseur de la France et des Français auxquels il a d'ailleurs consacré l'un de ses livres, "Du bonheur d'être français". Dans ce portrait sans complaisance de l'Hexagone, il tente notamment d'expliquer aux Allemands les "affaires" de corruption ou d'écoutes téléphoniques qui ont secoué les moeurs politiques françaises. Il s'est vu attribuer cette année le Prix d'honneur franco-allemand du journalisme décerné notamment par la Radio-télévision de Sarre. Ulrich Wickert, qui compte rester vivre à Hambourg (nord) après sa "retraite", s'est également penché sur l'identité allemande dans un livre au titre provocateur: "Comment peut-on être allemand?".

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