France 5
 

Rédaction
1 mai 2007

L'écrivain et scénariste Daniel Picouly, prix Renaudot en 1999 pour "L'Enfant léopard", fêtera en mai sur France 5 le deuxième anniversaire de "Café Picouly", le magazine culturel qu'il anime chaque vendredi à 20H35, un rendez-vous décalé, convivial et foisonnant à la découverte des artistes du moment. Enregistré dans un café d'Oberkampf, quartier populaire et branché de Paris, "Café Picouly" propose une vision décontractée et toujours surprenante de l'actualité culturelle, à travers le prisme de cet écrivain et pédagogue chaleureux. Une émission vécue comme un prolongement de ses années de professeur de lycée en banlieue où il devait "donner envie en partageant des passions". Passant en revue tous les genres artistiques et les jeunes talents, Daniel Picouly se démarque par des séquences originales autour d'objets du quotidien qu'il soumet à ses invités (camescope, ordinateur portable ou même balle de ping-pong...). Des "mises en majesté", selon son expression, "pour décaler les propos, mais aussi les faciliter". "J'obtiens de mes invités ce qu'il serait impossible d'atteindre en studio. Tourner l'émission dans un café, ce n'est pas pour faire joli: c'est un lieu de forum. Le téléspectateur ne vous fait plus le crédit de l'ennui. Les modèles de présentation ont vieilli. Beaucoup d'émissions sont comme des paquebots difficiles à manoeuvrer", déclare l'écrivain à l'AFP. "Un plateau de télévision, c'est comme un collège de banlieue : c'est aussi de la pédagogie avec l'envie de faire partager, pas seulement à 35 élèves mais à une masse de gens. L'accès à la culture ne va pas de soi. Je ne m'adresse pas seulement à ceux qui ont déjà tout", ajoute Daniel Picouly, membre actif de l'association "Lire et faire lire". Onzième d'une famille d'origine martiniquaise de 13 enfants, Daniel Picouly, 58 ans, est devenu écrivain par hasard, un hasard également à l'origine de son entrée à la télévision. Malgré une scolarité "à tendance buissonnière", il décroche une maîtrise de gestion. La mort de son père en 1973 l'oblige à abandonner un doctorat et, en 24 heures, il devient maître auxiliaire dans un lycée. A la lecture d'un premier manuscrit, son proviseur du moment l'incite à s'orienter vers la littérature, ce qu'il fait sous les auspices de l'écrivain Daniel Pennac et de la directrice d'édition Françoise Verny. En 1995, le public le plébiscite avec plus de 400.000 exemplaires du "Champ de personne" dans lequel il raconte son enfance. Quatre ans plus tard, il décroche grâce à "L'enfant léopard". Egalement scénariste de bandes dessinées et passionné de foot, il vient de publier l'album jeunesse "Lulu Présidente" (Magnard Jeunesse), les aventures d'une jolie tortue qui fait voter les animaux de la forêt. Recruté pour le petit écran par Catherine Barma et Thierry Ardisson, Daniel Picouly rêve de convaincre une chaîne de défendre le roman noir, "segment le plus tonique de la littérature", s'enthousiasme-t-il.

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