Le Kazakhstan a suspendu les lancements de satellites par la fusée Proton depuis le cosmodrome de Baïkonour, après l'échec du lancement du satellite japonais de télécommunications JCSat 11 par la fusée russe Proton-M, a annoncé un responsable kazakh, cité par l'agence de presse russe Interfax. L'échec d'un lancement "de Proton-M signifie une suspension automatique de tels lancements depuis Baïkonour jusqu'à l'éclaircissement des toutes les circonstances. C'est fixé par un accord russo-kazakh", a déclaré Adilbek Bassékeïev, représentant spécial du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev à Baïkonour. La fusée Proton-M avait été lancée jeudi à 02h43 heure de Moscou (22h43 GMT mercredi) et devait placer le satellite japonais sur une orbite géostationnaire, mais une défaillance technique d'un moteur de la fusée a eu lieu quelques minutes après le lancement. Résultat de cette panne, le lanceur est retombé sur terre peu après le décollage dans une région inhabitée du Kazakhstan, à 50 km au sud-ouest de la ville kazakhe de Djeskazgan, a déclaré un porte-parole de Roskosmos, cité par l'agence de presse russe Itar-Tass. Selon les premières indications, l'incident n'a pas fait de victime, a-t-il précisé. Une commission chargée d'enquêter sur les causes de la défaillance a été créée, a ajouté le responsable. Le satellite japonais était destiné à la retransmission d'émissions de télévision et devait couvrir l'Asie-Pacifique. La compagnie JCSat, un des leaders de la télévision par satellite dans les pays de l'Asie-Pacifique, possède déjà huit satellites sur orbite. JCSat 11 devait être un satellite de réserve. La fusée Proton M est une version modernisée du lanceur lourd Proton K, le plus fiable dans le monde depuis plus de 40 ans. Conformément aux décisions prises par le gouvernement russe, tous les lancements commerciaux des fusées Proton sont effectués par la joint-venture russo-américaine ILS-International Launch Services Inc. qui en a déjà réalisé une quarantaine depuis sa création en 1996.