M6
 

Rédaction
22 décembre 2007

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné à dix mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende un photographe, François Dominguez, qui avait tenté de corrompre un agent de nettoyage travaillant chez M6, pour espionner une émission de télé-réalité. La 11e chambre a condamné à la même peine l'associé de M. Dominguez, Xavier Hugues, tandis qu'elle a relaxé le patron de l'une des filiales de la société de production Endemol, Lionel Vialaneix. Au printemps 2004, cette affaire avait fait grand bruit, mais lors de l'audience, le 30 novembre, le parquet avait requis la relaxe de MM. Hugues et Vialaneix. Contre M. Dominguez, il avait requis dix mois avec sursis et 8.000 euros d'amende pour "corruption active d'un salarié". Alors qu'initialement Endemol, connue pour ses émissions de télé-réalité, avait été mise en cause, aucune preuve n'a été apportée qu'elle ait pu commanditer l'opération. M. Dominguez a assuré avoir agi de sa propre initiative dans l'espoir de vendre les clichés à la presse "people". L'affaire avait été dénoncée à la police le 30 mars 2004 par un agent de nettoyage, travaillant pour Métropole télévision (MTV), propriétaire de la chaîne M6. Il avait expliqué avoir été contacté par M. Dominguez, qui lui aurait proposé 30.000 euros pour filmer à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) les studios d'une nouvelle émission de télé-réalité de M6, "Les Colocataires", à l'aide d'une mallette équipée de caméras miniaturisées. L'employé avait fait semblant d'accepter, convenant d'un second rendez-vous avec son commanditaire pour lui remettre ses premières prises de vues contre 4.500 euros. M. Dominguez avait alors été piégé par M6, qui l'avait filmé durant cet échange. Pour le procureur Stéphane Hardouin, il ne s'agissait pas d'"une action spontanée d'un paparazzi indépendant", mais bien d'"une opération d'espionnage commanditée par M. Vialaneix". Le photographe avait en effet contacté quelques temps auparavant M. Vialaneix pour lui proposer, sans succès, des clichés ne relevant pas de l'espionnage des lieux de tournage des "Colocataires". "Au bénéfice du doute", le procureur avait malgré tout demandé sa relaxe.

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