Afrique
 

Rédaction
14 février 2008

L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) dénonce dans son rapport annuel une "répression sans complexes" de la presse en Afrique en 2007, épinglant notamment le Niger et le Maroc. "Ce qu'ils n'osaient pas faire auparavant, les gouvernants africains le font désormais. Les barrières qu'ils n'osaient pas franchir dans la répression contre les journalistes qui dérangent sont tombées", écrit RSF en préambule de la partie du rapport consacrée au continent africain. "Décomplexés, plusieurs ministres de l'information sont montés au créneau toute l'année pour défendre une certaine idée de l'Afrique", affirme le rapport. Selon RSF, au Niger, en Angola, au Sénégal, au Tchad, au Soudan et au Gabon, "des journalistes ont connu l'arrestation, souvent brutale, l'inculpation, souvent extravagante, et l'incarcération, toujours pénible". "L'infamie et la prison" sont réservés à ceux qui refusent d'être aux ordres. L'organisation relève qu'au Niger "cinq journalistes, dont trois étrangers, ont été incarcérés en 2007 pour avoir réalisé des reportages ou des interviews des rebelles touaregs qui, à partir de février, ont attaqué des postes militaires du nord du pays". Le gouvernement, ajoute RSF, "n'a pas supporté que la presse le contredise, lui qui n'a jamais vu dans la rébellion autre chose qu'une affaire de +coupeurs de route+". Au Maroc, note encore l'organisation, "l'année 2007 a été, pour les journalistes marocains, celle de tous les dangers et de toutes les mauvaises surprises". Selon RSF, "l'Etat a donné l'impression de vouloir réformer le code de la presse, tout en n'hésitant pas à emprisonner les journalistes et faire saisir leurs publications". "Le pouvoir de Mohammed VI continue de jongler maladroitement avec l'envie de préserver son image à l'étranger et la tentation de contrôler la presse indépendante marocaine", ajoute l'organisation. "En 2007, la liberté de la presse en Afrique a été durement blessée", conclut RSF, qui dénonce notamment l'influence des investissements chinois en Afrique, estimant que Pékin se montre moins soucieux que les occidentaux de préserver la liberté de la presse africaine.

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