Noos
 

Rédaction
11 décembre 2001

Le président de Noos, Patrick Leleu, a lancé une mise en garde contre le risque de "déstabilisation" des opérateurs du câble et du satellite qui devraient être contraints de diffuser une vingtaine de chaînes gratuites de la future télévision numérique terrestre (TNT). Les dispositions du projet de décret "must carry" précisant ces obligations "sont susceptibles de déstabiliser trop gravement la télévision payante et par extension les chaînes du câble et du satellite", estime-t-il dans une interview au Figaro . "Aujourd'hui, notre industrie vit grâce aux abonnés qui sont prêts à payer pour disposer en moyenne d'une trentaine de chaînes choisies parmi plus de 140", fait-il valoir avant de s'interroger: "Comment voulez-vous que nous puissions continuer à vendre des abonnements au câble dans ces conditions?" "Nous n'avons aucune raison de faire le lit de notre nouveau concurrent, la TNT, en diffusant abondamment ses programmes gratuits à nos clients", s'indigne-t-il refusant que l'on "impose par décret (aux câblo-opérateurs) la composition commerciale de (leurs) offres". Selon Patrick Leleu, le risque d'une "destruction de la motivation du public" par "une offre gratuite trop élargie" s'exprimerait du côté des câblo-opérateurs par "une diminution du nombre" de leurs abonnés, et du côté des chaînes thématiques qu'ils diffusent par "moins de redevance et moins d'audience, donc moins de recettes publicitaires". Nombre d'entre elles seraient ainsi "menacées de disparition", assure-t-il. "Quant aux chaînes gratuites qui auront la chance d'être choisies par le CSA pour le numérique de terre, elles ne manqueront pas de s'entre-déchirer dans une course à l'audience pour tenter de capter des revenus publicitaires hypothétiques", augure le patron de Noos, ajoutant: "il y aura des morts".

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