Bertrand Meheut
 

Taxe audiovisuelle: le patron de Canal+ demande un "moratoire" jusqu'à 2011

Rédaction
8 octobre 2009 à 01h00
Le PDG du groupe Canal+ et président de l'Association des chaînes privées (ACP) Bertrand Méheut souhaite un "moratoire" jusqu'à 2011 sur la taxe imposée aux chaînes privées pour financer la suppression de la publicité sur le service public. "Nous demandons et nous revendiquons un moratoire sur l'établissement de cette taxe et le décalage de sa mise en place à fin 2011", déclare dans une interview publiée mercredi par La Figaro M. Méheut, qui s'en remet à "la sagesse des pouvoirs publics". Ce moratoire, rappelle-t-il, est "porté par des députés de la majorité (dont le député UMP Patrice Martin-Lalande, ndlr) qui ont toujours défendu la télévision publique". La publicité, supprimée des écrans de France Télévisions après 20h00, doit en disparaître totalement à fin 2011, date de l'arrêt de la diffusion de la télévision analogique.
Selon M. Méheut, "taxer à 1,5% les chiffres d'affaires publicitaires de TF1 et M6 et à 3% celui de Canal+ est inacceptable" au vu d'une "perte globale" des chaînes privées. "Cela accélère la décroissance des sommes que les télévisions consacrent à la création", affirme-t-il. Il affirme que le manque à gagner publicitaire entraîné par la suppression de la publicité sur les chaînes publiques après 20H00 n'a "pas dépassé les 215 millions" d'euros, alors que l'Etat s'apprête à allouer 415 millions à France Télévisions. "Nous ne nous étions pas trompés. Pas plus, d'ailleurs, que sur le supposé effet d'aubaine que cela entraînerait pour les chaînes privées", ajoute-t-il. Il n'entend pas s'associer pour l'heure à la plainte des télécoms à Bruxelles sur le sujet. Dans un communiqué, l'ACP, qui regroupe TF1, M6 et Canal+, s'"étonne" de la hausse de l'allocation pour France Télévisions prévue dans le projet de loi de finances 2010, qui va passer à 458 millions d'euros. L'ACP juge cette hausse "d'autant plus incompréhensible qu'elle intervient au moment où les faits mettent en évidence l'écart entre les conséquences attendues de la réforme du financement du service public et ses effets réellement constatés".
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