5 questions à...
 

5 questions à Patrick Biewer / SES Broadband Services

Rédaction
24 juillet 2013 à 11h15

5 questions à Patrick Biewer / SES Broadband Services

5 questions à Patrick Biewer, directeur général de SES Broadband Services, filiale de SES en charge des services haut débit par satellite.

Télé Satellite & Numérique : Le haut débit est (et continuera à être) l’un des grands débouchés pour le marché du satellite. Que pouvez-vous nous dire à propos de la stratégie de SES à court et moyen terme ? Comptez-vous augmenter les débits de transfert au cours des prochains mois ?

Patrick Biewer : Les services de haut débit basés sur les satellites SES offrent une série d’avantages pour les zones rurales, notamment parce qu’ils sont disponibles immédiatement et n’importe où dans la zone de diffusion de la flotte des satellites SES. De plus, notre mission est d’offrir aux clients des vitesses sans cesse en augmentation, ce qui est particulièrement important pour les marchés européens où seul le satellite peut atteindre complétement les objectifs de l’agenda numérique 2013 : à la fin de 2012, 99,4% de tous les foyers européens avaient accès à une connexion de haut débit basique – si l’on exclut le satellite. Et seulement 53,8% des foyers européens avaient accès à des vitesses supérieures à 30 Mbps à travers des technologies de nouvelle génération – et si l’on considère seulement les zones rurales, ces chiffres sont clairement plus bas. De plus, le satellite est souvent la seule solution pour fournir du haut débit aux marchés émergents.

Par conséquent, le haut débit par satellite est une partie-clé de ce mélange technologique sur le marché du haut débit. C’est pourquoi nous nous efforçons d’augmenter la pénétration de notre actuelle offre de 20 Mbps afin de satisfaire la demande d’une grande partie du marché. De plus, l’un de nos principaux objectifs est d’offrir des vitesses au-delà des 20 Mbps dans un futur proche pour des marchés de référence comme l’Europe occidentale.

Télé Satellite & Numérique : Etant donnée la demande croissante, est-ce que la SES envisage le lancement d’un satellite bidirectionnel en bande Ka pour les prochaines années ?

Patrick Biewer : Avec le lancement avec succès de notre satellite Astra 2F, la SES est bien positionnée pour aller à l’encontre de la demande en haut débit via sa bande Ka. Cette capacité sera étendue avec le lancement des satellites Astra-2E, 5B et 2G, qui viendront renforcer la capacité en bande Ka et la couverture en 2013 et 2014. Cette augmentation progressive de capacité se révèle payante puisqu’elle nous permet de maintenir la flexibilité nécessaire pour notre flotte et sa commercialisation.

Télé Satellite & Numérique : La 4K est considérée comme la prochaine grande technologie en termes de transmissions par satellite, à l’instar de ce qui s’est passé avec la 3D. Ne craignez-vous pas le même résultat (à savoir un échec) avec la 4K ? Que pouvons-nous espérer en termes de futurs investissements sur ce marché ?

Patrick Biewer : La 4K (ou Ultra HD) n’est pas comparable à la 3D puisqu’il ne s’agit pas d’un nouveau standard, mais a plutôt été conçue comme un accessoire ; un produit de niche de valeur ajoutée pour les utilisateurs haut de gamme. Néanmoins, la 4K est un concept beaucoup plus large et constitue le pas suivant logique après la HD. En ce qui concerne le développement vers la 4K, lequel va avoir lieu au cours des prochaines années, le satellite est l’idéal. Pour l’instant, nous en sommes encore à une étape préliminaire et par conséquent notre investissement est centré sur la mise en place de partenariats industriels afin d’établir l’éco-système nécessaire pour la 4K. Et alors que notre flotte est déjà techniquement équipée pour transmettre en 4K, nous avons encore besoin de nombreuses innovations technologiques – standards, puces et récepteurs –, ainsi que des contenus spécialisés 4K afin de rendre cette technologie prête pour le marché de masse. Et tout ce processus ne va évidemment pas se réaliser du jour au lendemain.

Télé Satellite & Numérique : D’après votre experience, quels secteurs d’activité et quels pays seront les plus dynamiques pour le haut debit dans un futur proche ?

Patrick Biewer : Nous espérons que le haut débit pour le grand public continue à révéler une croissance stable dans des marchés mûrs comme l’Europe occidentale et espérons un développement plus dynamique dans les pays émergents une fois que l’éco-système sera prêt pour des solutions commerciales. Et pour que cela arrive, il va falloir une convergence entre les offres de produits adaptés et une augmentation du pouvoir d’achat. Dans ce contexte, la SES travaille sur le développement d’offres de produits adaptés spécialement conçus pour ces différents pays.

Télé Satellite & Numérique : Pouvons-nous attendre des innovations dans le segment du matériel de réception de haut debit (des antennes aux modems) ?

Patrick Biewer : Avec sa nouvelle offre en bande Ka, la SES Broadband Services propose des vitesses qui atteignent les 20 Mbps en download et les 2 Mbps em upload. Il s’agit là d’un développement significatif si l’on considère qu’il y a deux ans ces mêmes vitesses étaient de 5 Mbps et de 1 Mbps, respectivement. Et en même temps que l’une de nos priorités a toujours été d’innover et d’améliorer la vitesse de notre service, nous essayons également de protéger autant que possible l’investissement effectué par nous clients dans le segment du matériel de réception du haut débit. Dans ce contexte, nous venons juste lancer nos nouveautés de dernière génération en matière de réception en bande Ka et d’autres développements additionnels verront le jour pour offrir de nouvelles applications et fonctions autour de ce système de pointe. Dans un second temps, nous envisageons d’améliorer les capacités du matériel déjà existant avec nos partenaires fabricants de hardware, en développant des nouveaux systèmes de cryptage et des processeurs logiciels plus efficaces.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.