Rédaction
20 décembre 2002

Les autorités de Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, ont fermé hier le seul opérateur de télévision câblée de cette ville, après une décision de justice condamnant la diffusion de films étrangers "contraires aux traditions" afghanes, a-t-on appris auprès des services de sécurité. "Hier (mercredi) nous avons reçu une lettre du gouvernement provincial annonçant que selon un décret de la cour suprême de Kaboul le programme par câble à Jalalabad doit être fermé car il diffuse des chaînes indiennes et étrangères contraires à nos traditions et à notre culture", a déclaré à l'AFP Haji Ajab Shah, chef des services de sécurité de Jalalabad, interrogé par téléphone depuis Kaboul. Selon Haji Ajab Shah, le propriétaire du réseau câblé de Jalalabad, Mohammad Humayun, a affirmé avoir obtenu l'autorisation de diffusion des autorités de Kaboul, ainsi que des autorités locales, et souligné que les 13 chaînes diffusées par son réseau étaient toutes soumises à la censure des autorités afghanes avant diffusion. Abdulhamid Mubaraz, vice-ministre de la culture, a de son côté affirmé jeudi à l'AFP qu'aucune autorisation de diffusion câblée n'avait encore été attribuée dans le pays. "Nous venons de définir les règles d'exploitation, mais aucune autorisation n'a encore été accordée. Ceux qui ont déjà débuté sont dans l'illégalité", a-t-il déclaré. M. Humayun, cité par l'agence Afghan Islamic Press, basée au Pakistan, a par ailleurs dénoncé la fermeture complète de son service, qui compte selon lui 1.500 clients. "Nous devrions pouvoir au moins diffuser les chaînes sportives et d'information", a-t-il déclaré en soulignant avoir "investi beaucoup d'argent". M. Humayun a déclaré que si un accord ne pouvait être trouvé avec les autorités locales il entendait évoquer la question avec le président afghan Hamid Karzaï. Sous le régime des talibans, renversé fin 2001, la télévision était totalement interdite dans le pays. Depuis quelques mois, de rares réseaux câblés sont opérationnels à Kaboul. Dans la capitale et les grandes villes, les antennes de réception satellitaire sont légion et de nombreux magasins vendent des vidéos piratées de films occidentaux et indiens, qui ont un grand succès.

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