Sud-Radio conteste sa mise en demeure par l'Arcom

Sud-Radio a saisi le Conseil d'État pour demander l'annulation de sa récente mise en demeure par l'Arcom.

L'autorité avait estimé que l'interview de Renaud Camus par André Bercoff dans le cadre de l'émission « Bercoff dans tous ses états » le 18 mars 2022 aurait pu susciter des comportements discriminatoires et aurait révélé un défaut de maîtrise de l'antenne.

Sud-Radio précise qu'elle, et « ses journalistes sont attachés à la liberté d'expression et de communication ; ils veillent aussi au respect de la loi et de la convention signée avec l'autorité de régulation. Au cours de cette émission, ni l'invité ni André Bercoff n'ont en réalité tenu le moindre propos d'incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination à l'égard d'une quelconque communauté ou religion. En outre, le journaliste n'a nullement manqué à son obligation de maîtriser le déroulement équilibré du débat, relatif à une question d'intérêt public, qui était au centre de la campagne de l'élection présidentielle. »

Le 23 janvier dernier, l'Arcom avait mis en demeure Sud-Radio suite à des propos tenus par l'invité de l'émission « Bercoff dans tous ses états » diffusée le 18 mars 2022. Selon le compte rendu de visionnage de l'Arcom, l'invité a utilisé un vocabulaire et des comparaisons historiques pour décrire le « grand remplacement », qu'il attribue aux personnes immigrées, et a présenté les personnes immigrées dans leur ensemble comme refusant toute intégration à la société française et ayant une volonté de domination. Ces propos sont considérés par l'Arcom comme susceptibles de susciter un sentiment de rejet et de crainte à l'égard de ces personnes, encourageant ainsi des comportements discriminatoires à leur encontre en raison de leur origine, de leur non-appartenance à la nation française et de leur race. De plus, le présentateur n'a pas apporté de contradiction à ces propos et a même approuvé une partie d'entre eux, ce qui constitue un défaut de maîtrise de l'antenne selon l'Arcom.