Rédaction
26 mars 2003

Le président du Conseil de l'audiovisuel polonais Juliusz Braun a annoncé mardi qu'il renonçait à remplir cette fonction, dans le contexte d'une affaire de tentative de corruption mêlant de hauts responsables politiques et des médias. "Mes déclarations causent un problème pour une partie de mes collègues (du Conseil). Selon eux, sans elles tout irait comme il se doit. Mon opinion est différente. Ce sont les faits qui causent un problème et non pas les mots", a expliqué sa décision M. Braun cité par l'agence PAP. M. Braun, qui après la démission restera membre du Conseil des sages, avait reconnu il y a quinze jours devant une commission parlementaire qu'il y avait eu "des magouilles" pendant les travaux sur un projet de loi sur l'audiovisuel préparée par le Conseil. Juliusz Braun avait été entendu comme témoin par une commission parlementaire spéciale créée pour élucider une affaire de corruption impliquant Lew Rywin, ancien président du conseil de surveillance de Canal+ Pologne et propriétaire de la maison de productions Heritage Films, le directeur du plus grand quotidien polonais Gazeta Wyborcza Adam Michnik et le Premier ministre Leszek Miller. Selon Michnik, enregistrement à l'appui, Lew Rywin lui avait demandé en juillet, au nom du chef de gouvernement, un pot-de-vin de 17,5 millions de dollars en échange d'un amendement à la loi sur l'audiovisuel et qui aurait permis à l'éditeur de Gazeta Wyborcza, le groupe Agora, d'acquérir la chaîne de télévision privée Polsat. M. Miller a nié toute implication dans cette affaire alors que Lew Rywin refuse de répondre aux questions du parquet et de la commission parlementaire chargés de l'enquête. Le Premier ministre sera entendu par la commission dans une quinzaine de jours, la commission n'excluant pas de demander au président Kwasniewski de comparaître comme témoin ultérieurement.

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