Rédaction
25 avril 2003

Reporters sans frontières (RSF) a demandé à la Commission européenne des mesures contre la collusion entre pouvoir politique et médias en Italie, considérant comme une "anomalie" la "double casquette" de chef de gouvernement et de magnat des médias de Silvio Berlusconi. "Etant donné le risque de reproduction de cette situation dans les autres pays européens, RSF recommande à la commission européenne d'examiner les conséquences du conflit d'intérêt de Silvio Berlusconi sur le pluralisme des médias, dans le cadre de son Livre Vert sur la concentration des médias", estime l'organisation, dans un rapport publié sur la presse en Italie. L'organisation de défense de la liberté de la presse a mené une enquête en Italie du 17 au 24 mars et a rencontré à cette occasion des représentants de la Rai, le service public audiovisuel, des chaînes du groupe Mediaset, propriété de M. Berlusconi, et de nombreux autres médias. Le rapport dresse un état des lieux de la presse italienne dans lequel l'organisation souligne que "les liens extrêmement étroits entre la politique, l'économie et les médias sont bien antérieurs à l'arrivée de Silvio Berlusconi au gouvernement". Ces liens sont "une caractéristique italienne qui n'a jamais empêché la presse de jouir d'une grande liberté", reconnaît RSF. Si de fortes concentrations dans les médias existent dans de nombreux pays européens, l'Italie est un cas unique avec le cumul par Silvio Berlusconi du pouvoir politique et d'un empire médiatique, précise RSF.

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