Rédaction
3 janvier 2001

La bourde d'une journaliste de la télévision nationale RTG1, qui a annoncé par erreur le mardi 2 janvier comme jour férié au Gabon, a paralysé la quasi-totalité des activités économiques du pays. L'annonce de ce jour de repos "non mérité", faite lundi au journal de 20 heures, a transformé la capitale Libreville en "ville morte", a expliqué mercredi le quotidien pro-gouvernemental L'Union. "Naturellement, écrit-il, les Librevillois ont sauté sur l'aubaine pour prolonger de manière indue un Nouvel An à rallonges". Et de décrire les administrations désertes et des commerces pour la plupart fermés, faute d'employés. Au ministère du Travail, où "officiellement c'est la surprise et la colère", le personnel a lui aussi déserté les bureaux, "en dehors du secrétaire général, de certains conseillers et de la secrétaire particulière du ministre", raconte un journaliste de l'Union. Le gouvernement a de son côté vivement réagi en publiant mercredi un communiqué dénonçant une "désinformation lourde de conséquences" et en réclamant les "mesures disciplinaires qui s'imposent". Cette violence de ton à l'encontre de la RTG1 et de la journaliste contraste néanmoins de manière surprenante avec le silence des autorités mardi, jour où aucun démenti n'a été diffusé. "La RTG1 peut se targuer d'avoir conforté l'image négative que traînent les Gabonais quant à leur ardeur au travail", note L'Union. Le journal souligne aussi la mauvaise coïncidence de cette "bourde" avec les voeux de début d'année du président Omar Bongo qui a prôné "le changement de mentalité et de comportement". Les salariés ne profiteront pas pour autant de cette erreur: le chef de l'Etat a décrété "la journée du samedi 6 janvier 2001 ouvrable pour les secteurs public et privé sur l'ensemble du territoire".

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