Rédaction
16 janvier 2004

Le magnat déchu des médias allemands, Leo Kirch, a déposé une plainte aux Etats-Unis contre la banque allemande Deutsche Bank et le câblo-opérateur américain Liberty Media, qu'il accuse d'avoir précipité la faillite de son groupe en 2002, ont annoncé ses avocats. M. Kirch accuse Liberty Media et la Deutsche Bank ainsi que leurs présidents de l'époque, John Malone et Rolf Breuer, d'avoir passé un accord secret pour saper des tentatives d'ouverture du capital du groupe Kirch. "Deutsche Bank et Liberty Media ont conspiré pour épuiser les finances du groupe Kirch et se partager les dépouilles", affirme le communiqué des avocats. Ce qui aurait permis à Liberty Media de renforcer sa position sur le marché de la télévision allemande par câble, le troisième au monde, selon ce communiqué, qui ajoute que la Deutsche Bank aurait empoché plus d'un million de dollars. Selon ce document, Liberty Media, qui pour s'installer sur le marché allemand "avait alors besoin des programmes et des infrastructures de Kirch", a passé un accord avec la Deutsche Bank pour démanteler puis reprendre les actifs du groupe. Liberty Media se serait engagé en contrepartie à "donner à la banque une participation de 12% dans la nouvelle entité" et à "faire appel à elle pour les opérations de démantèlement et de restructuration" du groupe, assure le communiqué. Par ailleurs, Leo Kirch, qui avait déposé le bilan de sa principale société KirchMedia le 8 avril 2002, reproche à l'ancien président de sa banque créancière, Rolf Breuer, des déclarations publiques sur la solvabilité de la société. Dans une interview à la télévision, M. Breuer, devenu depuis président du conseil de surveillance de la Deutsche Bank, avait estimé deux mois avant la faillite du groupe qu'il était peu probable que Kirch, alors en sérieuses difficultés financières, obtienne de nouveaux prêts bancaires. "Nous soutenons qu'avec cette déclaration du docteur Breuer, la Deutsche Bank et Liberty Media ont porté le coup final, dans une campagne pour déstabiliser M. Kirch et démanteler son empire", accusent les avocats du magnat bavarois. Dans cette même affaire de violation du secret bancaire, Leo Kirch a déjà obtenu gain de cause devant un tribunal allemand, qui a condamné la Deutsche Bank à verser des dommages-intérêts en décembre dernier.

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