France 3
 

Rédaction
7 avril 2004

Le film de Mel Gibson, "La passion du Christ", et la série en cours de diffusion sur Arte, "L'origine du christianisme", ont provoqué un débat d'une rare violence sur le plateau de l'émission "Culture et Dépendances" qui sera diffusée ce soir à 23H25 sur France 3. Prenant au pied de la lettre le thème de l'émission, "Le Christ de toutes les passions", les invités de Franz-Olivier Giesbert - ecclésiastiques catholiques comme le père Jean Charles-Roux ou l'évêque d'Evry Michel Dubost, juifs comme Marek Halter, historiens comme Gérard Mordillat et Jérôme Prieur (auteurs de la série d'Arte), ou encore théologien comme le prêtre Michel Quesnel, auteur de "Jésus, l'homme et le fils de Dieu" (Flammarion) - se sont vigoureusement affrontés. Proche des catholiques intégristes, le père Jean Charles-Roux, présenté comme l'aumônier du film de Gibson - il a dit la messe en latin chaque jour pour les équipes de tournage - a défendu ce film controversé, estimant qu'une "extrême souffrance" était nécessaire pour que Jésus puisse racheter les péchés des hommes. Ses jugements à l'emporte-pièce - "L'anti-sionisme n'est qu'une mode passagère" - lui ont valu une verte réprimande de ses interlocuteurs, qui l'ont finalement conduit à quitter le plateau en cours d'émission. De leurs côtés, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, auteurs de "Jésus après Jésus" (Le Seuil), un ouvrage qui reprend leur série, ont subi une attaque en règle de la part de Michel Quesnel, qui les a accusés de défendre une thèse "biaisée", sous couvert de rigueur scientifique, et d'avoir mis en branle, en pleine période pascale, une "machine de guerre" contre le christianisme. Tandis que Franz-Olivier Giesbert encourageait ces joutes verbales entre juifs et chrétiens, Hubert Prolongeau, athée, auteur du livre "Le baiser de Judas" (éd. Grasset), tentait de mettre tout le monde d'accord en soulignant qu'il préférait Judas, "vrai révolutionnaire", à Jésus, "ancré dans ses certitudes". Prêchant l'apaisement et la réconciliation, Mgr Dubost a pour sa part conclu qu'en cette période pascale, la télévision "ne donnait pas assez la parole aux chrétiens".

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