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Rédaction
2 décembre 2004

Patrick Devedjian, ministre délégué à l'industrie, a mis en garde contre toute "nouvelle fracture" qui opposerait un "haut débit des villes" à un "haut débit des champs" lors d'une journée de table ronde sur le rôle des collectivités locales dans l'aménagement numérique du territoire. L'Autorité de Régulation des Télécommunications (ART) doit favoriser "une concurrence durable et effective sur l'ensemble des marchés mais aussi sur la totalité du territoire", a souligné le ministre qui s'exprimait lors des Neuvièmes entretiens de l'ART. Le thème était cette année "Action publique et concurrence: les enjeux de l'intervention des collectivités territoriales dans les télécommunications". "Le moyen essentiel de favoriser la concurrence n'est pas, à mon sens, l'attribution de subventions par des administrations nationales, mais une régulation efficace du secteur", a martelé le ministre. "Il ne doit pas y avoir un haut débit des villes, à bas prix avec téléphonie gratuite et illimitée, télévision par dizaines de chaînes et en haute-définition, et un haut débit des champs à prix élevé, sans nouveau service", a déclaré le ministre. Saluant le "véritable succès du dégroupage" avec un million de lignes ADSL au 1er octobre 2004, il a appelé à l'extension de cette procédure qui permet aux concurrents de France Télécom, c'est-à-dire les opérateurs alternatifs comme Free, NeufTelecom, Tiscali, d'accéder à l'utilisateur final et de faire des offres commerciales concurrentielles. Aujourd'hui, seulement 20% des lignes sont dégroupées, essentiellement dans les zones urbaines où les investissements sont plus rapidement rentables étant donné la densité de population. Il faut "accroître encore le dégroupage", a appelé le ministre, et "permettre l'exercice d'une concurrence effective" dans les zones non dégroupées. France Télécom, par le biais de Wanadoo, est omniprésent dans ces zones, caractérisées par de petites ou moyennes agglomérations ou encore par un habitat rural. "Il faut veiller à ce que n'apparaisse pas une nouvelle fracture entre zones urbaines dégroupées où se concentreraient la concurrence par les prix et les services et zones rurales non dégroupées qui resteraient abandonnées à un monopole et à une offre de services plus chère et moins diversifiée", a précisé le ministre.

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