EADS
 

Rédaction
1 février 2005

EADS Space est sortie du rouge en 2004 avec une croissance de 7% de son chiffre d'affaires mais s'inquiète pour l'emploi dans ses activités lanceurs en 2006, a indiqué à la presse François Auque, PDG de la filiale du groupe aéronautique et de défense européen EADS. "L'objectif de revenir à l'équilibre en 2004 aura été atteint et même dépassé avec un Ebit positif", a déclaré M. Auque. Les résultats 2004 du groupe EADS, intégrant ceux de sa filiale EADS Space, seront publiés en mars prochain. La société table sur un résultat d'exploitation avant impôts et frais financiers (Ebit) positif en 2004 avec une croissance d'environ 7% de son chiffre d'affaires, a-t-il déclaré. En 2003, EADS Space avait enregistré une perte d'exploitation de 400 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 2,4 milliards EUR. Les prises de commandes auront représenté 5,6 mds EUR en 2004, soit plus de deux années de chiffre d'affaires, et le carnet de commandes atteint ainsi 11,5 milliards d'euros. Pour 2005, la croissance du chiffre d'affaires d'EADS Space devrait être "peut-être inférieure à 2004" mais "nous serons sur notre route pour atteindre notre objectif (d'une marge) de 6% d'Ebit en 2006/2007", a assuré M. Auque. Cependant, M. Auque a exprimé des inquiétudes pour l'avenir dans le secteur des lanceurs avec la fin de la phase de développement de trois grands programmes d'EADS Space, ce qui pourrait affecter quelque 600 à 700 emplois en 2006. "Nous arrivons en fin de cycle de développement de nos trois activités principales - la fusée Ariane 5, le véhicule de transport spatial ATV et le missile balistique M51 -", a souligné M. Auque. "On se retrouve avec un problème qui pourrait concerner 600 ou 700 personnes en 2006", a-t-il précisé. EADS Space emploie 11.000 personnes. Sur ce total, 4.200 travaillent dans la division concernée, EADS Space Transportation, les deux tiers en France et un tiers en Allemagne. Un plan de soutien de l'agence spatiale européenne ESA à la filière Ariane avait été mis en place après l'échec du vol inaugural de la fusée Ariane 5 ECA, représentant une aide de 200 millions d'euros par an à cette filière de 2005 à 2009, a-t-il rappelé. Mais ces 200 milions d'euros ont été prélevés sur le budget de développement de futurs lanceurs, a-t-il souligné. "On a sauvé Ariane en déshabillant les programmes qui devaient préparer les successeurs d'Ariane", a-t-il commenté. C'est une source d'inquiétude chez EADS Space, a expliqué M. Auque, précisant que la société espérait éviter ces suppressions d'emplois en récupérant des activités de recherche et développement pour de futurs programmes de lanceurs européens. Interrogé par ailleurs sur l'alliance entre Alcatel Space et l'italien Finmeccanica dans le domaine spatial, il a estimé que ce regroupement allait "dans le bon sens". Il a observé qu'il restait deux acteurs dans ce secteur en Europe - Alcatel Space/Finmeccanica et EADS/Astrium - et jugé qu'il ne serait pas intéressant d'aller plus loin et de créer "un acteur européen unique". Enfin, sur le projet de rapprochement dans la propulsion spatiale de l'équipementier et motoriste français Snecma et EADS Space annoncé en décembre, il a indiqué qu'"un travail d'explication" était en cours car la partie allemande craint que ce projet ne provoque "un renforcement du côté français".

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