NASA
 

Rédaction
30 avril 2005

La Nasa a décidé de retarder à juillet la reprise des vols de la navette, clouée au sol depuis la catastrophe de Columbia en février 2003, montrant sa volonté de ne prendre aucun risque pour une mission dont dépend l'avenir du programme spatial américain et international. "Nous prenons cette décision après une série d'examens conduits depuis une semaine et demie (...) qui ont montré qu'il était nécessaire de repousser le lancement de six à sept semaines, pour l'inclure dans la fenêtre de tir de juillet" (13-31 juillet), a déclaré Michael Griffin, le nouvel administrateur de la Nasa, l'agence spatiale américaine, lors d'une conférence de presse. Il a notamment cité le besoin de vérifier davantage les modifications faites après l'accident de Columbia pour éviter que des morceaux de glace ou de mousse isolante se détachant du réservoir externe n'endommagent la navette au décollage. "Nous allons reprendre les lancements de la navette mais pas les précipiter", a insisté M. Griffin. Un vol de la navette Discovery vers la station spatiale internationale (ISS) était à l'origine prévu entre le 15 mai et le 3 juin. La semaine dernière, il avait déjà été repoussé au 22 mai. "Je veux que nous lancions Discovery dès que possible car nous ne pouvons pas terminer l'assemblage de l'ISS sans une reprise des vols de la navette", a ajouté le patron de la Nasa. "Le respect du calendrier est important mais pas au point de faire faire à des gens des choses stupides", a-t-il encore dit en répétant qu'il était nécessaire de régler un certain nombre de problèmes techniques avant de donner le feu vert au retour de la navette en orbite. William Readdy, l'administrateur-adjoint chargé des opérations spatiales, a indiqué lors de la même conférence de presse, que les ingénieurs "découvraient des problèmes au fur et à mesure qu'ils obtenaient de nouvelles données". Et "nous réglons ces problèmes un à un", a-t-il dit. Outre la question cruciale des débris, ce responsable de la Nasa a indiqué que les ingénieurs "continuaient à travailler sur deux des quatre capteurs électroniques qui éteignent automatiquement les moteurs de la navette si le niveau d'oxygène liquide dans le réservoir externe descend trop bas. Ils s'efforcent aussi d'empêcher la formation de glace sur le réservoir externe une fois qu'il est rempli avec deux millions de litres d'oxygène et d'hydrogène liquide dont la température est extrêmement froide. Leurs efforts se concentrent surtout sur deux endroits critiques de l'énorme réservoir haut de quinze étages dont les joints d'une conduite extérieur dans lequel s'écoule l'oxygène liquide. De la glace s'est déjà formée dans le passé à ces endroits. Après l'accident de Columbia, la Nasa a installé un système pour éviter la formation d'humidité. Mais la Nasa veut faire plus pour totalement éliminer le danger présenté par la glace en installant par exemple un système de chauffage ce qui pourrait nécessiter de ramener la navette, déjà sur son pas de tir, à son hangar d'assemblage, un transfert qui prend deux jours aller-retour. La Nasa avait démenti la semaine dernière vouloir assouplir sa définition des risques pour pouvoir lancer plus vite la navette comme l'affirmait le quotidien New York Times. "Nous ne faisons rien pour réduire les critères de risque", avait affirmé Wayne Hale, directeur adjoint du programme de la navette, tout en soulignant qu'il s'agissait "d'un problème d'ingéniérie très complexe". John Muratore, responsable technique de la navette, avait dit début avril qu'un simple petit morceau de mousse isolante pouvait avoir des conséquences extrêmes. Il avait aussi dit que la Nasa et les Etats-Unis devaient accepter ce risque pour reprendre les vols, ajoutant qu'il faudrait entièrement changer la conception du réservoir externe pour éliminer les pertes de mousse isolante ou de morceau de glace au décollage.

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