Dieudonné
 

Rédaction
8 septembre 2005

La cour d'appel de Paris a confirmé la décision de relaxe qui avait été prononcée en première instance à l'encontre de l'humoriste Dieudonné, accusé de diffamation raciale lors d'un sketch sur France 3 où il apparaissait en juif orthodoxe. Dieudonné, présent à l'énoncé de la décision de la 11e chambre de la cour d'appel, s'est dit "évidemment satisfait de cette décision", espérant qu'elle vienne "tourner une page". L'humoriste, dont le nouveau spectacle porte sur le thème de la laïcité, a affirmé à l'issue de l'audience devant les journalistes qu'il laissait désormais "à d'autres humoristes le soin de traiter ce sujet précis (de la question israélo-palestinienne, ndlr)". "Je pense que je suis passé à autre chose, il y avait beaucoup de pression et de passion sur ce sujet. J'espère juste maintenant pouvoir continuer à faire mon travail, c'est-à-dire faire rire les gens", a-t-il ajouté. En dépit de cette décision de relaxe, Dieudonné a eu droit à un discours courroucé de la présidente de la 11e chambre, Laurence Trebucq, qui lui a déclaré: "nous avons malheureusement trop l'habitude de vous voir dans ces prétoires". "Ce n'est pas parce que la justice ne vous sanctionne pas sur une prévention précise que cela veut dire que vous avez raison dans ce que vous dites", a-t-elle ajouté. Lors de l'audience, le 11 mai dernier, le parquet général avait réclamé une peine "qui ne saurait être inférieure" à 2 mois d'emprisonnement avec sursis et 20.000 euros d'amende. Diffusé le 1er décembre 2004 dans l'émission présentée par Marc-Olivier Fogiel "On ne peut pas plaire à tout le monde", le sketch litigieux mettait en scène un juif orthodoxe en treillis militaire se livrant à une violente diatribe contre les musulmans et appelant le public à rejoindre "l'axe américano-sioniste". Ce sketch avait suscité des réactions très vives dans le public, parmi les associations antiracistes et jusqu'au plus haut sommet du gouvernement, avec une prise de position du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, ainsi qu'une mise en garde à France 3 du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

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