Le moteur de recherche Google, qui a ouvert jeudi les portes de sa bibliothèque virtuelle, s'est hissé en sept ans au panthéon de l'internet mais aussi de Wall Street, alliant popularité et réussite économique. Le moteur Google, qui a dépassé cette année les 8 milliards de pages internet recensées, a été fondé en 1998 par deux étudiants, Larry Page et Sergey Brin. Leur coup de génie a été de mettre au point une technique de recherche par algorithmes permettant de sélectionner en quelques secondes les pages "web" les plus pertinentes répondant à la recherche demandée. Les deux trentenaires, à la tête chacun d'une fortune de 7,2 milliards de dollars, dirigent avec le PDG Eric Schmidt l'un des dix sites les plus populaires au monde (http://www.google.com), permettant des recherches en 97 langues. Le site au nom étrange, référence au chiffre 1 suivi de cent zéros, le googol, voit ses bénéfices grimper plus vite que son chiffre d'affaires. Au troisième trimestre, le bénéfice a été multiplié par sept, à près de 400 millions de dollars pour un chiffre d'affaires doublé à 1,6 milliard. Le modèle économique, qualifié de "Saint Graal" par certains observateurs, est un cercle vertueux: les revenus sont générés par la publicité en ligne, représentant très peu d'investissements pour Google, sur fond d'innovation régulière dans les services aux usagers, ce qui draine l'audience, et par ricochet les investissements en publicité. Le groupe, basé en pleine Silicon Valley (Californie), s'est forgé une réputation d'élève brillant de l'internet, qui a su réussir dans ce secteur après l'hécatombe qui a suivi l'éclatement de la bulle technologique en 2000. Introduit en Bourse en août 2004 au prix de 85 dollars, le titre Google se négocie aujourd'hui à plus de 380 dollars. Google est aussi associé à une culture d'entreprise jeune capable de lancer des services adaptés à l'air du temps et gratuits: envoi de SMS sur des téléphones mobiles, moteur de recherche pour le shopping, logiciel de cartographie virtuelle du monde, messagerie instantanée, jusqu'à la téléphonie sur internet. Le siège abrite notamment salle de jeux et lieu de repos, mais aussi une cantine qui sert des repas diététiques conçus par des chefs cuisiniers, élus par MM. Page et Brin à la suite d'un concours très sélectif.