Thaïlande
 

Rédaction
25 septembre 2006

Les militaires qui ont pris le pouvoir à Bangkok ont fermé plus de 300 stations de radio communautaires dans les provinces rurales du nord de la Thaïlande où le Premier ministre renversé Thaksin Shinawatra était populaire, a indiqué dimanche la junte. Cette mesure, mise en oeuvre vendredi, soit trois jours après le putsch sans effusion de sang dans la capitale thaïlandaise, vise à "éviter des troubles et la confusion à propos de la situation", a expliqué le colonel Acar Tiproj, un porte-parole de la junte. "Nous souhaitons empêcher (la diffusion de) toute information susceptible de provoquer la désunion dans le pays", a-t-il dit. L'armée a fermé plus de 300 radios dans 17 provinces du nord, y compris celle de Chiang Mai, la région natale de M. Thaksin, a indiqué un autre responsable militaire. Une cinquantaine d'autres stations ont été fermées dans la province de Roi Et, située dans l'Issan, la région la plus pauvre du pays, a précisé un quotidien thaïlandais. La junte n'a pas donné de chiffre pour cette région. Ces stations de radio communautaires, qui diffusent de la musique, des informations locales et des appels d'auditeurs, rencontrent un certain succès parmi les villageois. Un groupe d'officiers, dirigé par le chef de l'armée, le général Sonthi Boonyaratglin, a renversé mardi dernier M. Thaksin alors qu'il se trouvait à New York. Affirmant vouloir mettre fin à cinq années de "corruption" et de "népotisme", ils ont déclaré avoir le soutien du roi de Thaïlande. La junte a suspendu la Constitution et le Parlement, et a instauré la loi martiale. Elle a interdit tout rassemblement politique et a menacé de fermer les médias qui violeraient de nouvelles réglementations, y compris l'interdiction d'appels d'auditeurs à la radio et des restrictions sur les messages via les sites web et les SMS envoyés par le public à la télévision. Les militaires ont enfin demandé au ministère des Affaires étrangères de prendre des mesures contre des médias étrangers qui insulteraient le roi. M. Thaksin, riche homme d'affaires de 57 ans, a été au centre de nombreuses controverses. Il bénéficiait cependant d'un fort soutien parmi les paysans qui ont bénéficié de ses mesures populistes depuis 2001.

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