Arte
 

Rédaction
10 novembre 2006

Au moment où sort sur les écrans "Le Dahlia Noir" réalisé par Brian de Palma, Arte propose ce soir à 22h15 aux téléspectateurs une plongée dans l'univers obsessionnel et tourmenté de James Ellroy avec un documentaire dont l'écrivain américain est l'acteur. Intitulé "American dog", ce portrait tourné comme un film noir à l'atmosphère angoissante, révèle le processus qui a conduit un adolescent en déshérence à devenir cet auteur célèbre auquel on doit outre "Le Dalhia noir", "L.A Confidential" ou encore "Ma Part d'ombre". Soutenu par une bande son ajoutant à l'ambiance pesante, le documentaire donne la parole à l'écrivain qui se livre à une introspection en images. Tout débute à Los Angeles, sa ville natale, par le meurtre resté impuni de sa mère, Jean Ellroy en 1958. Un meurtre qu'il mettra plus tard en parallèle avec celui, particulièrement horrible, d'une jeune femme de 22 ans Betty Short, surnommée le Dahlia noir, dont l'assassin n'a lui aussi jamais été retrouvé. "Je me suis servi de Betty Short comme outil d'exposition narrative pour arriver à ressentir l'horreur et la compassion que je n'avais pas senties à la mort de ma mère", dit-il. "Dès ce moment, je fus obsédé par les femmes mortes". Adolescent délinquant, marqué par la drogue et l'alcool, vivant dans la rue, il reconnaît avoir été "sexuellement obsédé par (sa) mère". "Je détestais ma mère, je la désirais". Comme leitmotiv reviennent d'ailleurs dans son oeuvre la violence, les femmes sublimes assassinées, les tueurs psychopathes et les flics ambigus. La rédemption commencera pour lui en 1975 avec la découverte d'un abcès au poumon qui le fera renoncer à ses abus. Entre les commentaires souvent crus de James Ellroy se succèdent des témoins qui donnent des clés pour mieux saisir la personnalité de l'écrivain, et des images de Los Angeles filmée à toutes les époques. Si le paradis existe, James Ellroy voudrait y trouver deux choses, conclut-il: "le sexe" et "pouvoir retourner à l'endroit qui vous a inspiré la curiosité la plus vive (...), la plus nostalgique: pour moi ce serait le Los Angeles des années 40/60". James Ellroy vit aujourd'hui dans un quartier cossu de Kansas City avec sa femme écrivain Helen Knode.

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