GSM
 

Rédaction
13 février 2007

Alors que beaucoup de personnes utilisent encore leur mobile juste pour téléphoner, les professionnels du secteur, réunis à Barcelone, devront apprendre à faire simple et abordable pour leur donner envie d'essayer les services plus lucratifs de vidéo ou d'internet. "Les clients veulent de la simplicité, du choix et des choses qui marchent", a résumé le PDG de Nokia Olli-Pekka Kallasvuo à l'ouverture du rassemblement annuel de la téléphonie mobile, le congrès mondial 3GSM, qui se tient Barcelone cette semaine. Deux études présentées à ce congrès montrent que les services multimédia sur mobile, comme le téléchargement de musique, de vidéo ou l'utilisation d'internet, ne rencontrent pas encore le succès escompté. Selon l'institut M-Metrics, qui a mené une enquête dans six pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Espagne), ces fonctionnalités, qui équipent pourtant presque tous les téléphones actuels, sont peu utilisées. "Aux Etats-Unis, alors qu'il y a 200 millions d'abonnés au mobile, seuls 20 millions d'entre eux utilisent leur mobile pour accéder à internet", a expliqué Seamus McAteer, co-fondateur de M-Metrics. Dans ces six pays, le pourcentage d'utilisateurs d'internet sur mobile stagne autour de 10%, alors que c'est une fonctionnalité standard. Le jeu sur mobile ne séduit au maximum que 12% des clients (en Espagne) et la vidéo sur mobile 4,5% (en Italie). Même constat pour l'institut Circle Research, qui a réalisé une étude dans quinze pays en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. "Les SMS sont et continueront d'être les services les plus utilisés", selon David Willan, porte-parole de Circle Research. Or, les SMS comme les appels ont vu leurs tarifs fondre ces dernière années, du fait de la concurrence et de la réglementation, au grand désespoir des opérateurs qui cherchent de meilleures sources de revenus. On ne peut pas en dire autant du multimédia mobile, dont les prix restent prohibitifs pour beaucoup. "Le débrayage des usages (de ces services) va sans doute passer par une tarification basée sur de l'illimité", à l'image de celle pratiquée sur internet et qui a été la clé de son succès, estime Nicolas Petit, directeur de la division mobilité de Microsoft France. Les professionnels du secteur vont aussi devoir apprendre à faire plus simple: "ces services marcheront s'ils sont simples à utiliser et attractifs visuellement", prédit Arup Murarka, directeur du marketing technique de l'éditeur américain de logiciels Adobe. "Il faut aussi qu'ils fonctionnent bien, avec rapidité", dit-il, car les clients, habitués à l'ADSL, ne veulent pas d'un internet lent sur mobile. "Les technologies actuelles ne sont pas à la portée des utilisateurs", tranche Rémy de Tonnac, PDG de Inside Contactless, qui mise sur un usage plus "intuitif" du mobile: par exemple, comme sa société le prône, en l'utilisant comme moyen de paiement, en le passant contre une borne. Le salut des opérateurs réside peut-être dans la nouvelle génération d'utilisateurs: "Les jeunes Européens utilisent plus de services sur mobile que leurs aînés", explique Niek Van Veen, analyste chez Forrester et auteur d'une étude sur l'usage du mobile par les jeunes de 12 à 24 ans en Europe. Ils sont 25% à utiliser l'internet mobile, contre 11% pour la population adulte en général, et ils "adorent la technologie", assure M. Van Veen, quitte à devoir faire "des choix dans leur budget" pour se l'offrir.

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