RFI
 

Rédaction
23 septembre 2007

Le correspondant de Radio France Internationale (RFI) à Niamey, Moussa Kaka, poursuivi pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" pour des liens présumés avec les rebelles touareg, est toujours détenu au secret depuis jeudi à la gendarmerie de Niamey, a indiqué dimanche son entourage à l'AFP. "Nous nous sommes rendus ce matin (dimanche) avec son épouse à la gendarmerie dans l'espoir de le voir, mais les visites lui sont toujours interdites", ont dit à l'AFP des journalistes de la radio Saraouniya, dont Moussa Kaka est le responsable. L'un de ces journalistes, Abdourahamane Hassane, a précisé que l'avocat de Moussa Kaka, Me Moussa Coulibaly, s'était entretenu avec lui samedi "durant une dizaine de minutes". Vendredi, le procureur général près la Cour d'Appel de Niamey, Adama Harouna, a déclaré que Moussa Kaka était poursuivi pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" en raison de ses liens présumés avec le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ, rébellion touareg). Selon lui, ses conversations avec les rebelles ont tourné notamment autour de leurs activités dans le Nord et de leurs relations avec les rebelles touareg du Mali voisin. RFI et Reporters sans frontières ont demandé vendredi la "libération" de M. Kaka, leur correspondant commun. La Société des journalistes de RFI a dénoncé "des méthodes d'intimidation et de censure qui ne disent par leur nom". Elle a rappelé que M. Kaka avait été menacé de mort le 14 juillet par le chef d'état-major de l'armée nigérienne et que les émissions de RFI avaient été suspendues sur la bande FM durant un mois. Les journalistes du Niger ont également "exigé" sa libération immédiate et sans conditions". Le Comité pour la protection des journalistes, une ONG dont le siège est à New York, s'est déclaré "profondément alarmé par les graves accusations portées contre Moussa Kaka". "Les autorités (nigériennes) ont une longue histoire de harcèlement et de menaces pour tenter de censurer les informations sur ce conflit (touareg). A moins que lesdites autorités n'apportent les preuves de leurs accusations, elles doivent relâcher Moussa Kaka immédiatement", selon le directeur de l'ONG Joel Simon.

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