Rédaction
4 novembre 2007 à 01h00

Le président pakistanais Pervez Musharraf a imposé samedi soir des restrictions aux médias dans le cadre de l'état d'urgence, a annoncé la presse officielle, tandis que la police investissait une chaîne de télévision privée, a indiqué à l'AFP l'un de ses producteurs. "La police est entrée dans notre bureau et un officier de justice est en train d'essayer de confisquer nos équipements" audiovisuels, a déclaré Tatal Hussain, directeur de l'information de la chaîne Aaj TV. Les policiers "n'étaient porteurs d'aucun mandat", a-t-il ajouté. Peu avant l'instauration de l'état d'urgence au Pakistan samedi soir par le président Pervez Musharraf, les programmes des chaînes privées nationales avaient été interrompus. Les autorités "ont été capables de pirater nos services. Nous vivons sous une dictature et nous condamnons l'action de la police", a dénoncé le journaliste. Sur place, la police a indiqué à un correspondant de l'AFP qu'elle menait une simple mission de patrouille destinée à assurer la sécurité. Après avoir déclaré l'état d'urgence, le chef de l'Etat, le général Musharraf, a imposé dans la nuit de samedi à dimanche des restrictions aux médias, a annoncé la presse d'Etat. En vertu de cette ordonnance, toute publication le diffamant lui, son gouvernement ou les forces armées est désormais proscrite. Les journaux et les télévisions ont également interdiction de publier ou de diffuser des images de kamikazes et de victimes d'attentats suicide, ainsi que des déclarations de combattants islamistes, selon une copie de l'ordonnance diffusée par les médias officiels. Toute violation du décret est passible d'une peine de prison allant jusqu'à trois ans ou d'une amende de 10 millions de roupies pakistanaises (167.000 dollars). Et conformément à cette ordonnance, l'autorité pakistanaise de régulation des médias pourra confisquer les équipements des contrevenants et procéder à une saisie de leurs locaux pendant 30 jours. Le général Musharraf a imposé l'état d'urgence au Pakistan en invoquant la défense de l'unité nationale face au terrorisme islamiste et à l'opposition de la Cour suprême, qui devait se prononcer sur la légalité de sa réélection début octobre.

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