France 3
 

Rédaction
22 mai 2008

Charlotte Corday a assassiné Marat dans sa baignoire en 1793. Mais à part cela que sait-on elle? Un film d'Henri Helman pour France 3, diffusé ce soir à 20h55, fait revivre les huit jours intenses qui voient la jeune femme quitter Caen pour assassiner le révolutionnaire avant de finir sur l'échafaud. Emilie Dequenne (prix d'interprétation féminine à Cannes en 1999 pour "Rosetta") incarne avec justesse et conviction cette héroïne cornélienne prête à sacrifier sa vie pour débarrasser la France de l'élu d'extrême-gauche qui entretenait selon elle "le feu de la guerre civile". Le film "Charlotte Corday" s'appuie sur le livre de l'académicien Jean-Denis Bredin "On ne meurt qu'une fois" paru chez Fayard il y a deux ans. Arrière petite-fille de Pierre Corneille, Charlotte Corday est une républicaine modérée issue de la petite noblesse normande. Cultivée, proche des Girondins qui viennent d'être évincés par les Montagnards, cette jeune femme idéaliste se persuade que Marat est "une bête féroce engraissée du sang" des Français et qu'il doit périr. Le comédien Bernard Blancan campe un Marat saisissant de ressemblance, hargneux, intransigeant, dévoré par une maladie de peau qui le conduit à passer des heures dans sa baignoire. Poignardé à mort par la jeune normande le 13 juillet 1793, Marat fera pendant quelque temps l'objet d'un culte. Ses cendres seront transférées en grande pompe au Panthéon en 1794. Avant d'en être retirées moins d'un an plus tard, son étoile ayant sérieusement pali. Charlotte Corday sera guillotinée quatre jours après son geste, au terme d'un procès où elle impressionnera par son calme et sa détermination. "On ne croyait pas à l'époque que cette jeune femme avait pu agir seule", sans y être incitée par un homme, explique Emilie Dequenne. "Elle doit revendiquer son crime", ajoute-t-elle. Le film a été tourné en région lyonnaise notamment dans la cité restaurée de Pérouges, pendant 23 jours, avec les moyens techniques de France 3 Lyon. Il a nécessité 600 figurants et coûté 1,9 million d'euros, "ce qui est peu" pour un film en costumes, relève Jean Nainchrik.

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