Rédaction
14 décembre 2002

La presse quotidienne régionale préconise, en plein débat sur l'ouverture de la pub TV à de nouveaux secteurs, une "concertation de fond" afin de "trouver un nouveau mode de régulation" et aboutir à des propositions d'ici à juin 2004. Dans une interview à l'AFP, son président, M. Jean-Louis Prévost, a estimé se trouver "face à un problème réel dans la mesure où la Commission de Bruxelles s'interroge sur la compatibilité du décret de 1992 avec les traités européens". En mai, la Commission européenne a mis en demeure la France d'abroger ce décret qui interdit à quatre secteurs, la grande distribution, la presse écrite, l'édition et le cinéma, de faire de la publicité à la télévision. Le gouvernement a répondu que le décret vise à "maintenir la diversité de l'offre culturelle ainsi que le pluralisme des médias". Actuellement, une concertation est menée par la Direction du développement des médias, la DDM dépendante de Matignon. Cependant, M. Prévost "redoute que Bruxelles, fin décembre 2003, poursuive la procédure". "On ne peut travailler sereinement sous la pression de la procédure", a-t-il ajouté. S'estimant qu'il n'est "pas fermé à toute négociation", le SPQR (Syndicat de la presse quotidienne régionale), a-t-il ajouté, considère qu'il "faut aller au fond, définir de nouvelles règles de régulation, un calendrier de la mise en place de cette nouvelle régulation". Cette concertation "pourrait réunir professionnels de la presse, pouvoirs publics, réseaux de distribution, télévisions concernées", a-t-il proposé. "Pour maintenir le pluralisme de la presse, cela doit faire l'objet d'une étude qui devrait déboucher sur des propositions avant juin 2004", a-t-il dit. Une étude sur les autres pays européens devrait également "comparer l'impact de l'ouverture de la publicité de la distribution à la télé et les différentes régulations", a estimé M. Prévost qui est aussi PDG de La Voix du Nord. "Dans tous les pays européens, il existe des moyens de régulation du marché publicitaire visant à limiter les accès à la télé", a souligné M. Prévost qui a cité l'Allemagne où il n'y a pas de publicité télévisée sur les chaînes publiques après 20 heures et les week-ends. "A partir du moment où une dérogation à la législation européenne, au titre de l'intérêt général, n'est pas possible, il faudrait imaginer des moyens de régulation compatibles avec la législation européenne et qui nous permettent de préserver nos ressources publicitaires", a-t-il dit. Le SPQR qui représente 61 titres, rappelle que 30% des ressources publicitaires du secteur, soit 200 millions d'euros, viennent de la grande distribution. Elle estime que si on dérégulait brutalement, 50 millions d'euros risqueraient de se porter sur la télévision.

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