France 2
 

Rédaction
31 août 2003

- Par 4.800 mètres de fond, les projecteurs du sous-marin de poche éclairent une botte d'officier, la passerelle de commandement fichée dans le sable, puis la masse imposante du cuirassé avec ses tourelles de canons de 150 mm que l'on dirait prêtes à tirer. Le réalisateur canadien James Cameron, auteur du film à succès "Titanic" (1997), raconte dans un documentaire "Expédition Bismarck", tourné en 2002, et diffusé dimanche sur France 2, la fin d'un autre bateau de légende gisant au fond de l'Atlantique, le Bismarck, orgueil de la Kriegsmarine du IIIe Reich. Mai 1941. Ce cuirassé de 50.000 tonnes fonce à 30 noeuds dans l'Atlantique pour couper la route aux convois alliés qui ravitaillent l'Angleterre. Avec ses huit canons de 380 mm, qui expédient des obus d'une tonne à 25 km et son blindage de 30 cm d'épaisseur, c'est le navire de guerre le plus moderne. Repéré au sud de l'Islande, il coule, le 24 mai, le cuirassé HMS Hood, fleuron de la flotte britannique, d'un seul obus qui explose dans la soute à munitions. 1.415 marins anglais sont tués, trois survivent. "Coulez le Bismarck!", exige Winston Churchill qui lance la Home Fleet à sa poursuite. Des Swordfish décollent du porte-avions Royal Ark pour larguer des torpilles vers le Bismarck. L'une touche le gouvernail tribord du cuirassé. Le 27 mai, le Bismarck, qui ne peut plus manoeuvrer, subit les bombardements de six navires britanniques: 2.876 obus de 406 mm, de 356 mm et 204 mm et trois torpilles viendront à bout du Bismarck qui coulera par 4.760 mètres de fond à 400 miles à l'ouest de Brest. Sur ses 2.200 membres d'équipage, 110 survivront. Soixante et un ans plus tard, James Cameron entraîne le téléspectateur sur les lieux à l'aide de deux sous-marins de poche, capables de descendre à 5.000 mètres et surtout de deux robots-caméras de la taille d'un poste de télévision, télécommandés depuis les sous-marins, pour filmer l'intérieur de l'épave. Ces robots-caméras ont permis de faire l'autopsie du Bismarck en repérant les centaines d'impacts d'obus sur ses flancs et en pénétrant, par un trou fait par une torpille, dans les entrailles du Bismarck. Des images saisissantes qui montrent l'intérieur du navire, les restes d'un hydravion ou les tables de la salle des transmissions.

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