La journaliste Martine Mauléon, qui avait créé la chaîne thématique consacrée à l'emploi "Demain", est décédée hier mardi à Brive (Corrèze) à l'âge de 48 ans des suites d'une longue maladie, ont annoncé ses proches. Personnage chaleureux et communicatif, elle avait fait des études de lettres à Bordeaux puis plusieurs petits métiers - vendeuse de mercerie sur les marchés, tanneuse de peaux de lapin - avant de rentrer à la radio, à France-Inter dans l'émission "Contact". De 1985 à 1989, à Antenne 2, elle participe aux émissions "La vie à vif", "Moi je", "Autrement dit", "Matin bonheur" et réalise plusieurs documentaires sur le célibat des agriculteurs, les innovations sociales au Québec, les habitudes alimentaires ou encore "L'amour après 70 ans". Elle entre ensuite à Canal+ où elle construit son créneau social, avec "Demain", puis plusieurs rubriques dans l'émission en clair de la mi-journée "la grande famille". Elle dénonce les dysfonctionnements et injustices de la société dans "coup de gueule", propose des créations ou reprises d'entreprises en région dans "SOS campagne" et assure "le journal de l'emploi", avec ses petites annonces, la rubrique formation. Toujours à Canal et toujours sur l'emploi, elle anime deux séries d'émissions spéciales, "S'en sortir" sur les initiatives des déshérités en matière de logement, de santé, de travail, et "Travailler autrement" sur les moyens de lutter contre le chômage et d'améliorer la vie au travail. En 1997, la "Madame Emploi" de Canal+ crée "Demain", une des chaînes thématiques du bouquet "Canal Satellite", qu'elle qualifie de "chaîne de contacts". Le principe est de choisir une région et d'y encourager les créations d'entreprises, par exemple en facilitant la rencontre entre une municipalité qui dispose de locaux, un artisan en mal d'expansion et des chercheurs d'emploi. C'est la seule chaîne de ce genre dans le paysage audiovisuel français. Infatigable militante de la vie à la campagne, elle estimait qu'il y avait "du travail pour tout le monde en France", à condition de revaloriser des métiers et d'encourager les initiatives locales. Pour elle, 75% du territoire était "désertifié" en matière d'emploi. Elle est également l'auteur du guide "L'anti-galère" (Albin Michel).