Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA)
 

Rédaction
20 août 2004 à 03h00

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a défendu devant le Conseil d'Etat sa demande d'arrêt de diffusion de la chaîne de télévision proche du Hezbollah libanais Al-Manar, retransmise par satellite, à laquelle il reproche d'avoir diffusé un programme antisémite. Le Conseil d'Etat, saisi en référé, rendra une décision vendredi. L'avocat de la chaîne, Me Denis Garreau, a admis au cours des débats qu'Al-Manar avait "diffusé un feuilleton dont tous ses dirigeants s'accordent à reconnaître le caractère inadmissible", évoquant la série "Al-Chatat" (Diaspora), à l'origine de la saisine du Conseil d'Etat. De son côté, la représentante du CSA, Me Sylvie Clément-Cazin, a réitéré sa demande d'arrêt de la diffusion d'Al-Manar "à titre temporaire" et sous astreinte de 10.000 euros par jour de retard, tout en acceptant d'examiner un dossier de conventionnement que s'apprête à déposer la chaîne auprès du CSA. Al-Manar est diffusée par l'opérateur européen de satellites Eutelsat. L'avocat de cette société, Me Emmanuel Pinnica, a expliqué que la chaîne libanaise faisait partie d'un bouquet de dix chaînes qu'elle retransmet en France dans le cadre d'un contrat avec Arabsat, l'opérateur de communications par satellites basé à Ryad en Arabie Saoudite. "Je considère qu'un certain nombre de choses qui ont été diffusées par Eutelsat n'auraient pas dû être diffusées", a-t-il aussi reconnu. Toutefois, il a expliqué que l'arrêt de diffusion d'Al-Manar obligerait sa société à suspendre également l'émission des neuf autres chaînes arabes d'Arabsat. "Nous avons rendez-vous avec Arabsat pour tenter de régler le problème mais nous avons besoin de temps", a poursuivi l'avocat, demandant au Conseil d'Etat, "un délai de deux mois" dans cette affaire. L'avocat d'Al-Manar, Me Garreau, a de son côté estimé que l'arrêt de la diffusion d'Al-Manar par Eutelsat "ne changerait rien au problème" car "la chaîne se réserve le droit de diffuser sur le territoire français par d'autres réseaux". Toutefois, il a dit qu'Al-Manar "ne souhaite pas échapper au CSA", expliquant ainsi pourquoi elle s'apprêtait à déposer auprès de lui une demande de conventionnement. A ce propos, Me Clément-Cazin a rapporté que le CSA avait déjà prévenu "Al-Manar que sa ligne éditoriale nous semblait problématique et que par conséquent un conventionnement nous paraissait compromis".

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