Rédaction
23 février 2001

Le procès Microsoft, qui oppose depuis près de trois ans le géant mondial des logiciels à dix-neuf Etats américains et au département de la Justice (DoJ), pourrait se rapprocher de sa conclusion avec les deux jours d'audience devant la Cour d'appel fédérale prévus lundi et mardi. Pendant sept heures, les sept juges de la Cour d'appel écouteront les deux parties exposer leurs arguments, selon un plan bien précis et avec un temps égal accordé à chacun. Le cas est inédit car, d'ordinaire, les avocats disposent de quinze minutes pour une audience de ce type, au mieux d'une heure pour les affaires compliquées. Si les arguments exposés devraient présenter peu de nouveauté par rapport aux argumentaires écrits déposés, la verve des avocats et leur souci d'explication seront essentiels pour faire pencher les juges en faveur du démantèlement ou non du groupe comme l'a décidé en juin le juge Thomas Penfield Jackson en première instance. Le point principal reste de déterminer si Microsoft a cherché à abuser de sa position dominante sur le marché des systèmes d'exploitation Windows pour monopoliser l'accès à l'internet, au détriment de son concurrent Netscape, en liant l'achat de Windows à celui d'Internet Explorer, son logiciel de navigation. Le DoJ tentera également de démontrer que Microsoft a usé de pratiques "agressives" et anticoncurrentielles pour maintenir ce monopole. Mais, estime Erik Olbeter, analyste chez Schwab Washington Research Group, "ils passeront sûrement une bonne partie de leur temps à parler du juge Jackson". Microsoft cherchera à démontrer que ce dernier a rédigé un compte-rendu des faits tenant de la "fiction" et qu'il s'est montré partial. L'industriel entend s'appuyer sur des récentes déclarations du juge qui, dans des "confidences" à l'auteur d'un livre sur le procès a affirmé: "Ce que je veux, c'est présenter à la Cour d'appel un compte-rendu des faits qui tienne du fait accompli". Ces déclarations et ses critiques à l'égard des juges de la Cour d'appel risquent d'affaiblir l'accusation.

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