Internet
 

Rédaction
7 octobre 2004

Le groupe britannique de médias et de services financiers Reuters va lancer une chaine de télévision via internet aux Etats-Unis, Reuters Channel, a indiqué son directeur général Tom Glocer, dans une interview publiée par le quotidien britannique The Guardian. "Nous avons pour ambition de faire plus dans la vente directe au consommateur", a indiqué Tom Glocer, alors que ce nouveau produit doit être annoncé formellement la semaine prochaine aux Etats-Unis. Selon une porte-parole de Reuters, Reuters Channel ne sera pas une chaine télévisée traditionnelle mais un service video multimedia Microsoft accessible sur un écran réunissant ordinateur personnel, accès à internet et lecture de musique et de films. Ce nouveau produit de Microsoft doit être lancé la semaine prochaine par le géant informatique américain, a précisé la porte-parole. Reuters Channel sera un service "très similaire" à la page Reuters Television accessible au grand public sur le site britannique du groupe, reuters.co.uk., a précisé la porte-parole. "Ce ne sera pas une chaîne d'informations en continu avec un présentateur. Ce seront des informations chaudes que nous fournissons aux chaînes de télévision dans le monde entier", a-t-elle précisé. Le directeur général de Reuters a donné peu de détails sur le financement de ce nouveau produit, qui marque un revirement stratégique pour un groupe tirant 90% de ses revenus de ses écrans d'information financière et n'assurait jusque là qu'un service de grossiste pour les informations générales. "Nous n'avons pas encore un gros budget", s'est-il contenté de déclarer au Guardian. Mais M. Glocer s'est déclaré convaincu que le grand public représentait une perspective de développement pour son groupe confronté à une concurrence de plus en plus féroce de l'américain Bloomberg et du canadien Thomson Financial sur le secteur des écrans financiers. Reuters veut utiliser la réputation des 2.300 journalistes qu'il emploie dans ses 197 bureaux dans le monde pour mieux capitaliser sur ses services rédactionnels. Certains de ses dirigeants estiment que le groupe a manqué de nombreuses opportunités pour lancer des services dirigés vers le grand public. Il a préféré vendre ses sujets télévisés à CNN que créer sa chaîne d'information continue, et fait la même chose avec Yahoo!. Mais selon le Guardian, cette nouvelle stratégie risque de ne pas plaire aux actionnaires de Reuters, qui est coté à la Bourse de Londres. "Chercher des diversifications sur la base de suppositions ne paraît pas la chose à faire à l'heure actuelle", a ainsi estimé Paul Richard, un analyste de la maison de courtage Numis Securities cité par le quotidien britannique. La City a gardé un mauvais souvenir de la tentative manquée de Reuters de profiter de la bulle internet il y a quatre ans.

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