Rédaction
16 mai 2005

Le plus grand groupe privé de télévision en Allemagne, ProSiebenSat.1, s'est dit pessimiste pour le marché publicitaire national après un premier trimestre en demi teinte et a annoncé des économies supplémentaires cette année. "L'année 2005 a plus mal commencé que nous le pensions", a commenté le président du directoire Guillaume de Posch, lors de l'assemblée générale des actionnaires. "2005 a débuté aussi mal que 2004 avait fini", a ajouté son directeur financier Lothar Lanz. Afin d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés cette année, à savoir une hausse du bénéfice et du chiffre d'affaires, le bouquet de chaînes (Pro7, Sat.1, Kabel-1 et N-24) prévoit des économies supplémentaires de 60 millions d'euros, essentiellement dans les programmes et qui porteront leurs fruits surtout au deuxième semestre, a précisé Guillaume de Posch. "2005 va être une nouvelle année négative pour le marché publicitaire de la télévision", a-t-il dit. Il s'attend à un recul de 2% en Allemagne, alors qu'il attendait auparavant seulement une stagnation, et ne croit plus à une reprise de l'économie nationale. Cet environnement morose a fait baisser le chiffre d'affaires du groupe au premier trimestre, de 1,4% à 430 millions d'euros au premier trimestre, ainsi que le bénéfice d'exploitation (EBITDA), de 7,1% à 64,2 M EUR. En revanche le bénéfice net a augmenté de 14,3% sur un an, grâce à une réduction des frais financiers et à la contribution positive de certaines filiales comme Euvia Media. Un autre grand groupe de médias allemands, Axel Springer, s'était montré également très prudent pour la publicité la semaine dernière. Le plus grand éditeur de presse en Europe (Bild Zeitung, Die Welt) avait jugé que le marché restait "très contrasté et difficile à appréhender," a-t-il précisé. Il a pu augmenter nettement son bénéfice net au premier trimestre mais seulement grâce à une stricte gestion des coûts. ProSiebenSat.1 espère compenser la faiblesse de la publicité en continuant d'augmenter ses parts de marché. Il a un objectif de part de marché moyenne sur l'année de 30%. En avril, il a atteint 31,5%, le taux le plus haut de son histoire. L'ancienne filiale du groupe Kirch aujourd'hui démantelé cherche aussi à diversifier ses sources de revenus, à la fois par croissance organique et par acquisitions, par exemple celle de Euvia Media qu'il espère finaliser avant juillet et qui contribuera 50 M EUR au chiffre d'affaires 2005. Par ailleurs, M. de Posch a une nouvelle fois cherché à dissiper les spéculations récurrentes selon lesquelles les propriétaires du groupe, le milliardaire israélo-américain Haim Saban et des fonds d'investissement, s'apprêteraient à se désengager en vendant leurs parts à Axel Springer. Il a estimé que l'engagement des actionnaires de référence étaient "de long terme". "Ils ont indiqué qu'ils soutenaient le développement et la croissance de l'entreprise", a-t-il dit lors de l'AG.

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