Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA)
 

Rédaction
11 juin 2005 à 01h00

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) enregistrera jusqu'à lundi à midi les noms des candidats au poste très sensible de PDG de France Télévisions, pour succéder à Marc Tessier, président sortant de la holding publique (France 2, France 3, France 4 (TNT), France 5 et RFO). A l'approche de cette date-limite, quatre personnes avaient fait publiquement acte de candidature: le président sortant, Marc Tessier, dont le mandat vient à échéance en août, José Frèches, ex-PDG du groupe Midi Libre et ancien collaborateur de Jacques Chirac, Daniel Boudet de Montplaisir, chargé de missions sur la télévision par l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, et un membre du Haut Conseil à l'Intégration, Kaïr Kedadouche. Des candidats sérieux, comme le directeur général adjoint du groupe Figaro Patrice Duhamel, pourraient attendre le dernier moment pour se manifester. Le prochain PDG de France Télévisions, qui sera à la tête du groupe public au moment de la campagne présidentielle de 2007, sera choisi par les neuf membres du CSA, dont huit ont été nommés par la droite. Ils auditionneront à huis clos du 4 au 8 juillet les postulants dont ils auront retenu la candidature et dont ils auront établi la liste mardi. Prestigieux mais exposé, le poste de PDG de France Télévisions est moins rémunéré que dans le privé, et son titulaire dispose de moyens limités par rapport aux groupes audiovisuels privés. Nommé pour cinq ans, il dépend du gouvernement, son unique actionnaire, et notamment du ministère de la Culture, ainsi que du Parlement, qui vote son budget et la part de la redevance qui lui est allouée (64% de ses recettes actuellement). Elu à la présidence de France Télévisions en 1999 sous le gouvernement du socialiste Lionel Jospin, réélu en août 2000 après la loi constituant la holding France Télévisions, Marc Tessier a été confronté aux critiques de Jean-Jacques Aillagon, devenu son ministre de tutelle au moment de l'alternance, en 2002. S'adressant à tous, la holding a des missions de service public parfois jugées incompatibles avec la course à l'audience qui guide la stratégie des chaînes privées. A son actif, Marc Tessier affiche une bonne gestion financière et des comptes assainis. Il a annoncé en avril un résultat annuel pour 2004 en hausse de 79% à 25,4 millions d'euros. En 2004, le Nouvel Economiste l'a désigné "manager de l'année". "Maintenant France Télévisions est une vraie entreprise qui dégage un peu d'excédent chaque année et qui peut financer ses nouveaux investissements par ses ressources propres", souligne-t-on dans son entourage. Marc Tessier a "tenu le cap" de la TNT (télévision numérique terrestre) même s'il a du revoir à la baisse ses ambitions initiales. Sous sa houlette, France Télévisions a résisté à la tentation des émissions de télé-réalité pour faire de l'audience et s'est risquée dans un nouveau rendez-vous politique en première partie de soirée, "100 minutes pour convaincre". Le groupe public a également à son actif la programmation de grands documentaires en première partie de soirée et des innovations en fiction comme le feuilleton de France 3 "Plus belle la vie", ou "Clara Sheller" sur France 2. La rédaction de France 2 avait été ébranlée en février 2004 lorsque David Pujadas avait annoncé à tort le retrait d'Alain Juppé de la vie politique, ce qui avait entraîné le départ du directeur de l'information Olivier Mazerolle. En revanche, France 5 n'a cessé d'améliorer son audience. Le prochain PDG sera confronté au problème de l'avenir et du poids de la redevance, qui seront au coeur du prochain contrat d'objectifs et de moyens avec l'Etat.

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